Dans un récent podcast, l’économiste Marc Touati dresse un tableau sans concession de l’état de l’économie française. Les chiffres qu’il présente sont alarmants et révèlent une situation économique et sociale préoccupante. Entre chômage en hausse, déficit public record, dette publique explosive et un coût du travail étouffant, la France semble s’enfoncer dans une crise structurelle dont les conséquences pourraient être dramatiques pour les générations futures.
Un chômage en hausse : le mirage du plein emploi
Le chômage en France continue de grimper, atteignant des niveaux inquiétants. En décembre 2023, le nombre de chômeurs de catégorie A (sans aucune activité) a atteint 3,17 millions, soit une augmentation de 3,9 % sur le seul quatrième trimestre. Ce niveau de chômage est le plus élevé depuis la récession de 2009, à l’exception de la période Covid. Le taux de chômage global, toutes catégories confondues, s’élève à 5,34 millions de personnes, très loin de l’objectif de plein emploi promis par les dirigeants politiques.
Pire encore, le chômage des jeunes atteint des sommets, avec un taux de 20,5 % pour les moins de 25 ans. Malgré les multiples aides et dispositifs mis en place, les jeunes Français ne veulent pas d’aides, mais des emplois stables et pérennes. Cette situation est non seulement un échec économique, mais aussi un risque social majeur, susceptible de générer des tensions et des fractures dans la société.
Un coût du travail étouffant
La France se distingue également par son coût du travail parmi les plus élevés d’Europe. Avec un coût horaire moyen de 42,70 €, dont seulement 23,80 € reviennent au salarié après déduction des charges et cotisations, le système français apparaît comme particulièrement inefficace. Les charges patronales, qui s’élèvent à 12,90 € par heure, placent la France en deuxième position des pays européens pour le poids des cotisations sociales sur les employeurs.
Ce système, qui prive les salariés d’une partie importante de leur rémunération, décourage également les entreprises à embaucher. Résultat : un marché du travail rigide, peu dynamique, et un chômage structurellement élevé. Malgré ces prélèvements massifs, la France peine à financer ses retraites et son système de protection sociale, ce qui pose la question de la soutenabilité de ce modèle.
Déficit et dette publique : une spirale infernale
La situation des finances publiques françaises est tout aussi préoccupante. Avec un déficit public de 6,3 % du PIB au troisième trimestre 2024, la France est le mauvais élève de la zone euro. Alors que la plupart des pays européens réduisent leurs déficits, la France continue de creuser le sien, s’éloignant chaque année un peu plus des critères de Maastricht.
La dette publique, quant à elle, atteint des niveaux records. Avec une dette représentant 114 % du PIB, la France est désormais l’un des pays les plus endettés d’Europe, derrière l’Italie et la Grèce. Depuis 2020, la dette française a augmenté de 16 points de PIB, une hausse sans équivalent dans la zone euro. Cette situation est d’autant plus inquiétante que la France ne semble pas avoir la volonté politique de redresser ses finances publiques, contrairement à des pays comme le Portugal ou l’Irlande, qui ont réussi à réduire leur dette malgré des contextes difficiles.
Une économie en récession
Les indicateurs économiques récents confirment que la France est entrée en récession. L’indice composite des directeurs d’achat, qui mesure l’activité économique, est resté sous la barre des 50 pendant 20 mois consécutifs, signe d’une contraction persistante de l’économie. L’industrie française est particulièrement touchée, avec 31 mois consécutifs de baisse d’activité, ce qui remet en question les promesses de réindustrialisation du pays.
Dans ce contexte, la croissance française reste atone, bien en deçà de celle des autres pays développés. Depuis 1995, le PIB français n’a augmenté que de 55 %, contre 109 % aux États-Unis. Le PIB par habitant a progressé de seulement 41,8 % en France, contre 72 % aux États-Unis et 52 % au Royaume-Uni. Ces chiffres illustrent le retard économique accumulé par la France, qui peine à se réformer et à s’adapter aux défis de la mondialisation.
Une culture économique à revoir
Marc Touati souligne également le manque de culture économique en France, qui contribue à perpétuer des politiques inefficaces et contre-productives. Les dirigeants politiques, enfermés dans des dogmes et des postures idéologiques, refusent de prendre les mesures nécessaires pour redresser la situation. La France reste engluée dans un modèle économique étatiste et rigide, qui étouffe l’initiative privée et décourage l’innovation.
Pour sortir de cette crise, Touati propose une « thérapie de choc bienveillante », incluant une réduction des impôts, une baisse des dépenses publiques, une réforme du marché du travail et une relance de l’innovation. Ces mesures, bien que difficiles à mettre en œuvre, sont selon lui indispensables pour sauver l’économie française et éviter un effondrement social.
Conclusion : un avenir incertain
La France est aujourd’hui à la croisée des chemins. Les erreurs accumulées par les dirigeants successifs ont plongé le pays dans une crise économique et sociale profonde. Sans une réforme en profondeur et une prise de conscience collective, la France risque de s’enfoncer davantage dans le déclin, avec des conséquences dramatiques pour les générations futures.
Marc Touati, en dénonçant ces réalités, appelle à un sursaut collectif. Il est temps que les Français prennent conscience de l’urgence de la situation et exigent des réformes courageuses et efficaces. Car, comme il le rappelle, « la vérité finit toujours par l’emporter ». Mais encore faut-il avoir le courage de la regarder en face.
Voici le podcast de Marc Touati :
Hope&ChaDia