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Quatre ans après les traumatisants incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares de forêts et de vergers et provoqué la mort de dizaines de personnes, un drame absolu s’est reproduit dans la nuit de dimanche à lundi. Le bilan est très lourd. Toute personne qui a perdu la vie dans ces circonstances douloureuses est une victime de trop. Il ne peut y avoir de mots assez justes pour consoler les familles endeuillées. Ce genre de catastrophes est, à première vue, naturel. On pourrait tout simplement invoquer la fatalité et considérer que, de toute façon, il était écrit qu’un tel meurt de la manière la plus atroce. Il n’en reste pas moins que cette explication ne peut relever de l’évidence. Même si l’on considère que la chaleur et les vents violents sont les principales raisons de la propagation des incendies de forêts, il est néanmoins entendu que la main de l’homme est aussi un facteur déterminant.
Le propos n’est pas d’affirmer que les départs de feu sont tous le fait de l’homme, mais il est clair et les enquêtes qui ont abouti à des arrestations de pyromanes prouvent que des individus mal intentionnés peuvent «aider» la nature à se déchaîner. On ne peut pas, pour l’instant, identifier les incendies provoqués, parmi les 97 départs de feu enregistrés en une seule nuit, il n’empêche que cette «coïncidence» amène à se poser de légitimes questions sur l’origine du drame que vit présentement la nation.
Il faut se poser ce genre de questions à chaque sinistre, même si au final, l’origine naturelle des incendies se confirme. Ces questionnements s’imposent d’elles-mêmes pour la simple raison qu’il y a mort d’hommes, de femmes et d’enfants. Il faut non seulement travailler à situer les responsabilités dans le moindre départ de feu, mais encore, il est urgent d’admettre désormais, la grande dangerosité de ce phénomène mi-naturel, mi-provoqué et de concevoir une sorte de plan orsec spécifiquement destiné à sauver un maximum de vies en cas de graves incendies. C’est là, la responsabilité des pouvoirs publics, de la société civile, des experts et de chaque citoyen vivant dans une région confrontée à ce danger, appelé à resurgir annuellement. Peu importe le coût de ce plan, il faut le mettre en place.
La séquence de juillet 2023 et celle d’août 2021 ne doivent absolument pas se répéter. Il est, disons-le, inconcevable de perdre autant d’Algériens, alors qu’il doit exister des moyens d’éviter ces drames qui se répètent trop souvent. La vie n’a pas de prix.