Lakhdar Belloumi l’inventeur de la passe aveugle

Lakhdar Belloumi

Né le 29 décembre 1958 à Mascara (ALG)

 Algérien, meneur de jeu, 1m78

Surnoms: le maestro, l’artiste, l’émir de Mascara

 101 sélections, 28 buts

(Matchs amicaux: 30 sélections, 5 buts)

(Qualif Coupe du Monde: 13 sélections, 4 buts)

(Coupe du Monde: 5 sélections, 1 but)

(Qualif Coupe d’Afrique des Nations: 10 sélections, 4 buts)

(Coupe d’Afrique des Nations: 18 sélections, 6 buts)

(Qualif Jeux Olympiques: 14 sélections, 3 buts)

(Jeux Olympiques: 4 sélections, 2 buts)

(Jeux Méditerranéens: 6 sélections, 3 buts)

1ère sélection : le 22 octobre 1978 contre le Malawi (1-1)

Dernière sélection : le 17 novembre 1989 contre l’Egypte (0-1)

(non-officiel: 147 sélections, 34 buts)

1976/77 GC Mascara (ALG) 40 matchs, 27 buts

1977/79 MC Oran (ALG) 77 matchs, 33 buts

1979/81 MC Alger (ALG) 88 matchs, 65 buts

1981/86 GC Mascara (ALG) 203 matchs, 77 buts

1986/88 MC Oran (ALG) 66 matchs, 22 buts

1988/89 Al-Arabi (QAT) 12 matchs, 4 buts

1989/90 MC Oran (ALG) 27 matchs, 12 buts

1990/91 GC Mascara (ALG) 4 matchs, 4 buts

1991/92 USM Bel-Abbès (ALG) 40 matchs, 20 buts

1992/93 GC Mascara (ALG) 12 matchs, 7 buts

1993/94 MC Oran (ALG) 27 matchs, 6 buts

1994/97 GC Mascara (ALG) 38 matchs, 19 buts

1997/98 ASM Oran (ALG) 17 matchs, 9 buts

1998/99 GC Mascara (ALG) 25 matchs, 4 buts

Considéré comme l’un des meilleurs joueurs algériens de tous les temps, Lakhdar Belloumi a marqué le football algérien des années 1980. Véritable icône, l’emblématique numéro 10 des Fennecs a eu une carrière de joueur riche de plus de vingt ans dont douze au sein de sa ville natale, ce qui prouve son fort ancrage et son attachement à ses racines.

Le plus incroyable c’est qu’il a réussi à atteindre une réputation internationale alors qu’il n’a jamais quitté l’Algérie, si ce n’est une petite expérience au Qatar. De plus son palmarès n’est pas des plus reluisants avec deux championnats nationaux, une finale de coupe d’Afrique des nations et un Ballon d’or africain en 1981. 

Reste que son parcours ne reflète pas, mais alors pas du tout son talent.Déjà, le football lui doit l’invention de la passe à l’aveugle, ce qui en dit long sur la créativité et la technique du monsieur.

Ses débuts, Belloumi les consacrent au football mascarien au sein de l’Olympique Sempac.

À l’âge de 17 ans, direction le Scaf el Khemis où il évolue en deuxième division.  Puis son parcours professionnel devient un véritable ballet entre le GC Mascara et le MC Oran entre 1976 et 1999.

Après une première convocation en équipe nationale algérienne en 1978, il termine meilleur buteur du championnat algérien à seulement 19 ans. C’était lors de l’exercice 1978-1979.

En mars 1980, il emmène l’équipe nationale jusqu’en finale de la CAN pour la première fois de son histoire. Bien que défait par le Nigeria (3 buts à 0), le petit prodige est élu meilleur attaquant du tournoi.

Quatre mois plus tard, lors des Jeux Olympiques de Moscou, il se distingue en menant l’Algérie en quarts de finale et se fait mondialement connaître.

Le légendaire maître à jouer algérien continue sur sa lancée et donne d’abord une qualification au Mondial 82 avant d’offrir sur une plateau une victoire historique face aux Allemands de l’Ouest champion d’Europe en titre inscrivant le but de la victoire (2 buts à 1).

Malgré ce fameux succès, l’Algérie ne sortira pas de la phase de poules. En effet, la rencontre suivante entre la RFA et l’Autriche donne lieu à un non-match retentissant surnommé par la suite “Le match de la honte”.

Une victoire 1 but à 0 de l’Allemagne de l’Ouest permet aux deux équipes de se qualifier et a pour conséquence l’élimination de l’Algérie. Certaines voix dénoncent un accord entre les deux équipes. Pour éviter que ce genre de problème puisse se renouveler, la FIFA décide qu’à l’avenir, les deux derniers matchs de chaque groupe auront lieu en même temps. Autre fait d’armes, il tombe en disgrâce en décembre 1989 suite à la confrontation avec l’Egypte lors des éliminatoires de la coupe du Monde 1990. Accusé par la presse égyptienne d’avoir blessé un médecin des Pharaons, il est écarté de l’équipe nationale par l’entraîneur Abdelhamid Kermali. Pourtant, il se trouvait avec Kermali justement, au septième étage de leur hôtel. Ce dernier a sauté sur l’occasion pour se débarrasser de Belloumi. Conséquence, il n’est pas retenu pour la CAN 1990 organisée à domicile. Belloumi regardera les Verts triompher sans lui. Il ne rejouera plus jamais avec l’Algérie dont il est le recordman de sélections (cent capes selon la FIFA, cent cinquante pour d’autres sources).

En club, il continue de tisser sa toile et devient très rapidement convoité par des grands clubs tels que le FC Barcelone, la Juventus de Turin ou encore le PSG. Mais l’ancien attaquant restera fidèle à son pays et surtout à son club le GC Mascara.

Il continue son petit bonhomme de chemin et reçoit encore des contacts avec des clubs européens, notamment les Catalans qui insiste sur le maestro, mais la loi ne permet pas au joueur de quitter le pays avant l’âge de 27 ans.

Pour l’anecdote, en 1985, il attire l’attention de la Juventus après avoir brillé durant un match amical contre eux, mais son transfert de rêve est raté après une fracture de la jambe durant un match de Coupe des Champions Africains en Libye contre Al-Ittihad.

C’est Michael Laudrup qui le remplacera. Naturellement déçu, ce départ avorté l’a hanté toute sa vie. Lakhdar Belloumi, c’est aussi une carrière d’entraîneur. Après avoir passé son diplôme en Algérie, c’est en 2001 sur les bancs de touche du MC Oran qu’il débute…

En 2004, il devient pour une année le sélectionneur officiel des Fennecs. Enfin, il terminera sa carrière de coach au GC Mascara, le club de ses débuts.

Son talent et sa grâce, mêlés à sa science ballon au pied, a été reconnu par tous ceux qui le regardait jouer, y compris le grand Pelé, qui a déclaré après le match Brésil-Algérie lors du Mondial de 1986 que Belloumi “est un génie. “

PALMARÈS

Finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 1980 (Algérie)

3ème de la Coupe d’Afrique des Nations en 1984 et 1988 (Algérie)

Médaillé de Bronze aux Jeux Méditerranéens en 1979 (Algérie)

Finaliste de la Ligue des Champions d’Afrique en 1989 (MC Oran)

Champion d’Algérie en 1984 (GC Mascara) et 1988 (MC Oran)

Vice-Champion d’Algérie en 1987 et 1990 (MC Oran)

DISTINCTIONS PERSONNELLES

Ballon d’or Africain en 1981

Ballon de bronze Africain en 1982

Meilleur Buteur de la Coupe d’Afrique des Nations en 1988 (2 buts)

Meilleur buteur du championnat d’Algérie en 1979 (11 buts) (MC Oran)

Élu 3ème meilleur joueur des Jeux méditerranéens en 1979

Élu meilleur attaquant de la Coupe d’Afrique des Nations en 1980

Prix du Mérite par la CAF en 2008

Prix du mérite par le journal algérien “Echourouk” en 2008

Élu meilleur footballeur algérien du 20ème siècle (avec Rabah Madjer) selon le journal “El Heddaf-Le Buteur” en 2009