La participation algérienne aux Jeux olympiques de Paris a suscité un large débat au sein des milieux sportifs et médiatiques en Algérie. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision “El Wataniya” avec l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Abdelraouf Bernaoui, différents aspects de cette participation ont été abordés. Les avis étaient partagés entre ceux qui ont considéré que la participation était positive et historique, et ceux qui ont critiqué la performance générale de la délégation nationale. Cet article s’appuie sur cette interview pour mettre en lumière la performance positive des athlètes algériens par rapport aux participations précédentes, tout en évoquant l’incident étrange impliquant Djamel Sejati qui a suscité une grande controverse, ainsi qu’une critique acerbe du Comité olympique algérien pour son manque de planification et de préparation.
La performance positive des athlètes algériens
La participation algérienne aux Jeux olympiques de Paris 2024 a marqué un retour honorable sur les podiums après une longue absence. L’Algérie a remporté deux médailles d’or et une de bronze, ce que certains considèrent comme un exploit historique pour le sport algérien. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Abdelraouf Bernaoui, a qualifié cette participation de très positive, en se référant aux participations précédentes dans l’histoire du sport algérien. Par exemple, aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996, l’Algérie avait remporté deux médailles d’or et deux de bronze, une participation remarquable compte tenu des conditions difficiles que traversait le pays à cette époque.
Bernaoui a souligné que ce retour sur les podiums reflète les grands efforts fournis par des figures emblématiques du sport algérien, telles qu’Amina Belkadi et Massoud, malgré les défis auxquels les équipes algériennes ont été confrontées dans diverses disciplines sportives. Cependant, il a affirmé que ces résultats ne reflètent pas les grandes capacités matérielles et humaines dont dispose l’Algérie, qui auraient dû aboutir à des résultats bien meilleurs.
L’affaire Iman Khalif et la controverse sur son identité
Parmi les affaires qui ont suscité une grande controverse au niveau national et international pendant les Jeux olympiques, figure celle de la boxeuse algérienne Iman Khalif. Cette sportive prometteuse, qui a représenté l’Algérie avec fierté, s’est retrouvée face à des accusations sans précédent concernant son identité sexuelle. Le journal français “L’Équipe” a été le premier à soulever cette controverse, affirmant qu’il y avait des doutes sur l’identité sexuelle d’Iman, ce qui a déclenché une tempête de critiques et d’accusations infondées.
Dans ce contexte, M. Abdelraouf Bernaoui a affirmé que le Comité olympique algérien aurait dû mieux gérer cette crise en organisant une conférence de presse avant son éclatement pour expliquer la situation et présenter les documents médicaux nécessaires pour réfuter ces rumeurs. Il a ajouté que cette campagne médiatique n’était pas simplement une attaque contre Iman Khalif, mais visait à porter atteinte au sport algérien dans son ensemble. Malgré les énormes pressions qu’elle a subies, Iman a montré une grande force et une détermination inébranlable, exprimant sa volonté de continuer à représenter l’Algérie de la meilleure manière possible.
L’attaque étrange contre Djamel Sejati
L’un des événements les plus marquants pour l’opinion publique algérienne pendant les Jeux olympiques a été ce qui est arrivé à l’athlète algérien Djamel Sejati. Après avoir remporté la médaille de bronze dans la course de 800 mètres, Sejati s’est retrouvé au cœur d’une tempête médiatique injustifiée, déclenchée par le journal français “L’Équipe”. Cette campagne médiatique faisait partie d’une série de harcèlements que Sejati a subis avant et pendant la finale. Le jour de la course, les défis ne se limitaient pas à la compétition sportive, mais incluaient également d’énormes pressions psychologiques auxquelles Sejati et son équipe ont été confrontés.
L’ancien ministre Abdelraouf Bernaoui a révélé pour la première fois les détails de ces pressions, affirmant que Sejati avait été soumis à une fouille minutieuse par la commission antidopage deux jours avant la course. Et cela ne s’est pas arrêté là, le jour de la course, la fille de son entraîneur, Ammar Benida, a été retenue par la police française et sa chambre a été fouillée loin du village olympique. Ces pressions psychologiques importantes, qui n’étaient pas connues du public auparavant, ont eu un impact évident sur la performance de Sejati. Malgré cela, il a réussi à décrocher une médaille de bronze, ce qui reflète sa grande capacité à résister et à exceller dans les conditions les plus difficiles.
Ce qui est arrivé à Sejati montre l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les athlètes algériens sur la scène internationale, où la concurrence ne se limite pas seulement à la piste, mais inclut également des forces extérieures qui tentent par tous les moyens d’influencer leurs performances. Bernaoui a affirmé que Sejati est un véritable champion car il a réussi à tenir bon face à ces défis et à brandir le drapeau national dans l’un des moments les plus difficiles de sa carrière sportive. Malgré les critiques qui lui ont été adressées, notamment par certains spécialistes qui l’ont accusé de ne pas avoir saisi l’occasion de remporter la médaille d’or, les événements qui se sont déroulés montrent que Sejati faisait face à bien plus qu’une simple course, il était confronté à des pressions menaçant son effondrement psychologique.
Le Comité olympique algérien manque de prévoyance
Cependant, il ne faut pas que l’arbre de ces résultats positifs cache la forêt des échecs du Comité olympique algérien. Malgré les grands efforts des athlètes, le Comité olympique algérien n’a pas échappé aux critiques de Bernaoui, qui a souligné que la délégation médiatique était faible et n’était pas à la hauteur de l’événement. Cette faiblesse a conduit à une incapacité à faire face aux attaques médiatiques dont a été victime la délégation algérienne, notamment en ce qui concerne l’affaire Iman Khalif. Bernaoui a affirmé que le Comité olympique aurait dû être mieux préparé et prêt à relever ces défis, que ce soit en organisant des conférences de presse avant l’événement pour expliquer la situation, ou en fournissant un soutien psychologique et technique aux athlètes.
Bernaoui a expliqué que le Comité olympique a échoué dans la gestion des crises auxquelles la délégation algérienne a été confrontée, soulignant qu’il existe des “lobbys” qui travaillent contre le sport algérien et cherchent à ternir son image sur la scène internationale. Il a également insisté sur la nécessité de revoir les stratégies du Comité olympique algérien, car de nombreux problèmes auxquels les athlètes ont été confrontés auraient pu être évités si le soutien nécessaire leur avait été apporté. Selon Bernaoui, ce Comité a besoin d’une évaluation globale et de réformes radicales pour garantir que le sport algérien soit pleinement préparé à affronter tout défi futur.
La dimension politique et géopolitique des événements
Dans le même contexte, M. Abdelraouf Bernaoui a abordé la dimension politique et géopolitique des événements auxquels la délégation algérienne a été confrontée. Il a indiqué que les attaques contre les athlètes algériens, notamment Djamel Sejati, n’étaient pas seulement des harcèlements sportifs mais étaient en réalité des tentatives pour nuire à l’image de l’Algérie sur la scène internationale. Bernaoui a souligné que le salut militaire effectué par Sejati après sa victoire en demi-finale a dérangé beaucoup de monde, rappelant que l’armée nationale populaire représente l’épine dorsale de l’Algérie, et que ce salut était un symbole de fierté nationale qui n’a pas plu à certains.
Bernaoui a également souligné que l’Algérie joue un rôle central dans la région, notamment au Sahel africain, ce qui en fait une cible pour de nombreux lobbys et forces qui cherchent à déstabiliser le pays. Ces forces, selon Bernaoui, tentent d’utiliser le sport comme un outil pour influencer l’image de l’Algérie sur le plan international, oubliant que le peuple algérien est conscient de ces tentatives et capable de défendre ses valeurs et ses principes.
En conclusion, Bernaoui a appelé à l’unité et à renforcer la puissance nationale, non seulement dans le domaine sportif, mais sur tous les plans. Le sport, comme il l’a dit, est la vitrine de l’État et de sa puissance douce, il reflète le degré de cohésion de la nation et sa capacité à relever les défis. Avec l’augmentation des tensions mondiales, l’Algérie, grâce à son armée et son peuple, reste en position de force et de stabilité, ce qui doit se refléter dans ses performances sportives sur la scène internationale.
Par Hope & ChaDia
