Il fut reçu par le vénéré Cheikh Ben Badis. Messali Hadj demande la parole et après hésitation du président de la science «Amer Ouzegane» et sur intervention de Cheikh Ben Badis, on lui accorde la parole sur un temps limité.
Messali Hadj prend la parole, salue chaleureusement le vénéré Cheikh Ben Badis, remercie le président du Congrès musulman, salue le peuple algérien et s’adresse à la foule de plus de 20 000 Algériens venus de diverses régions d’Algérie. Messali Hadj crie de toutes ses forces pour dénoncer le programme du gouvernement français dirigé par Violette/Blum qui veulent le rattachement de l’Algérie à la France : «Au nom de l’Etoile nord-africaine, nous rejetons de toutes nos forces le programme du colonialisme, nous réclamons haut et fort l’indépendance totale de l’Algérie et nous sommes pour la création d’un Parlement algérien élu au suffrage universel sans distinction de race, de religion.»
Pour conclure, Messali Hadj se mit à genoux et ramassa une poignée de terre algérienne et cria à la foule algérienne en montrant la poignée de terre dans ses mains : «Cette terre bénie est la nôtre, elle appartient à l’Algérie et aux Algériens. Elle n’est ni à vendre, ni à acheter, ni à hypothéquer ; ses héritiers sont là et l’Etoile nord-africaine y veillera.»
Ces paroles soulèvent une joie et un enthousiasme délirant et des applaudissements et Messali Hadj fut pris sur les épaules des Algériens qui scandaient «Vive l’indépendance de l’Algérie !».
Messali Hadj venait de sauver l’honneur du peuple algérien et détruit à jamais le projet du gouvernement Violette/Blum.
Le gouvernement colonial réagit par la dissolution de l’Etoile nord-africaine.
En 1992, feu le président Boudiaf a répondu à une question d’une journaliste algérienne haut et fort que la Révolution du 1er Novembre 1954 est née le 2 août 1936 au Stade municipal d’Alger, actuellement El Annasser autour de Messali Hadj qui a réveillé la conscience nationale.
En ce grand jour historique du mouvement national, nous appelons les autorités nationales, les écrivains, les chercheurs, les historiens, les universitaires à faire connaître, écrire, commémorer officiellement tous les actes et positions et combats qu’a eu à mener le grand homme et père du nationalisme algérien Messali Hadj depuis 1920 qui a lutté pour l’indépendance de l’Algérie et pour une Constituante souveraine depuis 1920 jusqu’à son décès en 1974, un demi-siècle de luttes, de combats, de prison, d’exil et puis qui a organisé le peuple algérien autour de diverses organisations : l’Etoile nord-africaine, la glorieuse Etoile, le Parti du peuple algérien (PPA), le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), l’Organisation spéciale (OS), les divers organisations sous la direction de Messali Hadj pour mener le peuple algérien à la Révolution du 1er Novembre 1954.
Rappelons qu’au Congrès anti-impérialisme en février 1927 à Bruxelles (Belgique), Messali Hadj, au nom de l’Etoile nord-africaine et devant les représentants des 134 nations, a dénoncé les méfaits du colonialisme en Algérie et ailleurs et réclamé haut et fort l’indépendance des trois pays d’Afrique du Nord : Algérie, Tunisie, Maroc.
Mais après le rejet du plan Blum/Violette par Messali Hadj, l’Etoile nord-africaine a été interdite. Messali Hadj fonda le 11 mars 1937 le PPA ; accompagné du grand militant Abdellah Filali, ils ont été déposé le statut du PPA à la préfecture de Paris.
Le 14 juillet 1937, Messali Hadj avec Moussaoui Rabah en tête du cortège organisent un grand défilé dans les grandes rue d’Alger en présence d’une grande foule précédée d’un immense drapeau algérien confectionnée à la hâte par Madame Messali (Emilie Busquant) à Tlemcen chez sa belle-sœur Kheira. Pendant ce défilé, les manifestants entonnèrent l’hymne du PPA «Fidaou El Djazaïr» (la video ci-dessous) et criaient : «vive l’indépendance de l’Algérie ! ; Vive le PPA ! ; vive Messali Hadj !» et réclamaient un Parlement national algérien élu au suffrage universel.
En 1940, Messali Hadj refuse de collaborer avec le gouvernement de vichy sous la direction du maréchal Pétain. Messali Hadj fut arrêté et condamné à 16 ans de travaux forcés, 16 ans d’interdiction de séjour et la confiscations de tous ses biens.
Rappelons qu’en 1937 Messali Hadj est arrêté avec Lahouel Hocine et mis en prison à Barberousse ; ils sont rejoints par Moufdi Zakaria, Mestoul Mohamed, Cherfa Brahim, Khalifa Ben Amar, Gueneneche Mohamed.Tout de suite après, Filali Abdellah et Kehal Arezki sont envoyés de France pour diriger le PPA et continuer la lutte pour l’indépendance.
Le 18 avril 1945, la population de Ksar Chellela s’est soulevée au nom du PPA contre le colonialisme, organisant des manifestations avec le drapeau algérien en tête en réclamant l’indépendance totale de l’Algérie et la libération de Messali Hadj. Après le massacre et les crimes commis contre le peuple algérien où plus de 45 000 Algériens et Algériennes furent massacrés, Messali Hadj et la direction du PPA/MTLD ont décidé d’organiser un Congrès extraordinaire à Zeddine où il a été décidé la création de l’OS, Organisation paramilitaire pour préparer la lutte armée, jeter les bases d’un syndicat algérien et une organisation féminine.
Mohamed Belouizdad a été nommé responsable de l’OS ; après le décès de Mohamed Belouizdad, c’est Aït Ahmed qui l’a remplacé et après c’est Ahmed Ben Bella qui a pris la tête de l’OS en relation avec la direction du PPA/MTLD pour remplacer Aït Ahmed.
En 1930, Messali Hadj adresse un mémoire à la société des Nations unies, dans lequel il dénonce l’occupation de l’Algérie et réclame l’indépendance totale.
16 mois avant le 1er novembre 1954
Le 14 juillet 1953 à Paris, des militants du PPA/MTLD ont participé et ont arboré le drapeau algérien en tête avec des portraits du père du nationalisme algérien en réclamant l’indépendence de l’Algérie et la libération de Messali Hadj.
Ils ont accompli leur mission et ont dit au monde entier que l’Algérie ne fait pas partie de la France, qu’elle a un peuple qui veut son indépendence, sa liberté et qui veut s’émanciper. La police et les paras revenus d’Indochine acharnés tirent sur la foule composée de plusieurs centaines de militants algériens. Le bilan fait état de six militants du PPA/MTLD tués et plusieurs centaines de blessés et un militant du PCF tué également. Ces moudjahidine de la première heure sont des oubliés de l’histoire de l’Algérie indépendante
C’est là le prologue d’un combat rude et difficile du PPA, à sa tête Messali Hadj pour conduire le peuple algérien à la Révolution.
A ce grand événement national du 2 août 1936, nous rendons un grand hommage à la mémoire des hommes qui ont dit et écrit des vérités historique et qui nous ont quittés récemment, que Dieu leur réserve une place dans son paradis : Docteur Rabah Belaïd, Lahouel Abdelhafid, Mahsas Ali, Boukhrissa Kheireddine, Fillali Brahim, Bensaïd Ahmed, Harzallah Zine, Hadj Tahraoui, Mourad Hamidou.
Aujourd’hui, nous appelons le président de la République et les autorités à œuvrer avec l’aide de tous les Algériens pour la réconciliation et l’unité nationale du peuple algérien, quelle que soit leur idéologie politique et à reconnaître les martyrs du PPA et du MNA et de tous les militants qui sont restés fidèles à Messali Hadj.
Pour l’écriture de la véritable histoire de la révolution algérienne depuis 1830 jusqu’à la création de l’Etoile nord-africaine par Messali Hadj, du PPA, du MTLD, de l’OS, du syndicat du MNA et du FLN, et reconnaître chaque événement à sa juste valeur. Rappelons que Messali Hadj a inventé la nation algérienne et a réclamé au nom du PPA l’élection d’une Assemblée constituante algérienne pour tous les habitants de l’Algérie.
Vive l’union et la réconciliation de tous les Algériens !
Vive la liberté et la démocratie !
Vive le PPA !
- Source : https://www.elwatan.com/edition/contributions/82e-anniversaire-de-la-venue-de-messali-hadj-pour-assister-au-congres-musulman-tenu-au-stade-municipal-dalger-actuellement-el-annasser-05-08-2018
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2 comments
Très belle article, que j’ai lu et relu afin d’en apprécier le message d’autant qu’il touche à l’un de nos père libérateur.
En lisant cet article, je me suis souvenu avec émotion d’avoir lu un livre, il y a quelques années de cela, qui parlait, justement, de Monsieur Messali Hadj.
Source: Mr. Benjamin Stora – Messali Hadj – aux Editions Hachette Littératures (2004).
Je ne vous cache pas que j’avais oublié pas mal de détail sur sa vie et son parcours, en réalité, je savais qui était cet homme et quel impact il avait dans la conscience collective de notre peuple, de loin ou de près, qu’importe, chacun de nous le désignait comme étant un personnage central qui fut la référence en matière de droit de notre peuple à disposer de sa terre .. .Je le dis avec mes mots à moi, surement l’émotion ?!!
Cependant, une chose que je n’avais jamais oublié du tout depuis tout ce temps là, c’était ce passage à la page 24 (du même livre). ou il est rapporté qu’un entretien avait été réalisé par un journaliste datant de 1961 et dans cet entretien, Mr. Messali contait son enfance très pauvre à Tlemcen et comment son père, par une remarque qu’il lui avait fait par une nuit glaciale, rentré de sa ronde, puisque le père de Messali était garde pour la commune avait éveillait en lui sa conscience nationaliste. Ce fut, suivant ses dire, son premier grand choc nationaliste pour devenir par la suite sa principale raison de se battre contre le colonialisme.
Ainsi, son père, en entrant de sa rond de nuit, cette nuit là, dit à son jeune fils, je cite: « quand on pense qu’il faut garder ceux qui nous ont volé notre pays ».. .A ce moment là, Monsieur Messali Hadj avait pris conscience de la nécessité de la lutte national pour recouvrir sa dignité (car il fallait commencer par là, pour ensuite aller vers sa libération totale.
J’ai relevé, « Je le dis à titre personnel », que dans ce qui a été rapporter, dans le dit livre, le fait que la famille Messali portait un intérêt particulier sur les développements politique de l’époque et était très enthousiasmé par la politique de Moustapha Kamel, ceci semblait leur donner un espoir de se voir se libérer par la grâce d’Allah et de ses quelques « créatures sur terres » de l’emprise coloniale Français.
Il semblerait que tout leurs échanges aussi bien privée que sur le plan national, à cette époque, tournaient autour de ce que la Turquie faisait ou pas !
Les exploits de la Turquie était vu comme une voie à suivre et se dire, je pense (à titre personnel.. .Oui je sais, avec mes « à titre personnel, je deviens barbant ») que se dire descendant Turque devait donner un coup de fouet au morale des Algériens en direction de ceux à on souhaitait booster leurs implication dans la cause du national et voir en Messali Un « Turque » devait être vu comme un signe de la providence.
Il semblerait que le rôle des Turques en mer méditerranée et en relation avec l’Algérie n’était pas à une expérience près et le fait de nourrir cet espoir de voir les Turque revenir et délivrer l’Algérie devait sembler la seule voie possible, ceci explique sans aucun doute la ou les raisons qui ont poussés les nôtres à entreprendre leurs voyage en direction de la Turquie, durant l’occupation Française, comme la seule voie possible afin de former cette armée sensé revenir au pays et libérer notre terre.
On soutien que Monsieur Messali était descendant « Turque » comme d’autres aujourd’hui diraient « mon oncle d’Amérique » .. .Wa Allah Yaalem !
Ceci n’engage que moi et je le dis à titre personnel.. .Oui je sais, avec mes « à titre personnel, je deviens barbant (lourd) .. .Désolé !
merci frere