Le terme diwane est utilisé quand on parle du rituel thérapeutique soufi pratiqué en Algérie par les populations d’origine africaine. C’est un rite de possession syncrétique, où se mêlent à la fois des apports africains et arabo-berbères et pendant lequel des adeptes s’adonnent à la transe à des fins thérapeutiques. Ce rituel est appelé diwan, hadra, lila, mbita ou nechra selon les régions.
La musique diwane d’Algérie et ses consœurs ont pour point commun une origine africaine sub-saharienne et certains rites. On retrouve les mêmes structures de musiques et de danses dans les pratiques cérémonielles en Tunisie et au Maroc. Toutefois, ces musiques vont se spécifier en fonction des populations, et des histoires propres à chacun de ces pays ou régions et ne connaîtront pas le même parcours ou les mêmes influences1 (habillement, danse, instruments, paroles, enseignement, place et reconnaissance dans leur société d’adoption…).
la diva Hasna el Bacharia
Pendant très longtemps, cette musique était presque inexistante, car réduite à un style mineur assimilé à du folklore3. Le diwane en tant que rituel est sorti de son cadre originel pour investir les scènes artistiques. En plus de membres de confréries qui pratiquent ce genre sur les scènes algériennes, et même parfois étrangères, de jeunes groupes ont vu le jour, et des artistes plus confirmés pratiquent ce style musical aujourd’hui. C’est principalement des expériences de fusion, et des prolongements à la musique diwane3. Le diwane algérien se caractérise par la présence des femmes-musiciennes, à l’instar Hasna El Bacharia.
Le guembri, instrument à cordes traditionnel, est à la base de cette expression artistique. Autour du guembri du maâllem,
on pratique le chant du Koyo bango (chanteur), et le son métallique des karkabou. D’autres instruments de percussion sont utilisés : le petit, appelé kolo, joue dans l’aigu, le moyen, sereh, dans le medium et le grand, benga dans les graves.