Par Walid Ait Said / lexpressiodz.com
Ce projet tient à coeur le président Tebboune pour son rôle dans la consolidation de la souveraineté numérique.
Un facebook «made in bladi»: mythe ou réalité? Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait lancé l’idée il y a de cela presque deux ans. On pensait alors que cet ambitieux projet était mort et enterré, le ministre de la Communication le remet au goût du jour. Mohamed Laageb a, en effet, indiqué que le chef de l’État avait fait du développement d’un réseau social algérien, l’une de ses grandes priorités. «Le président de la République accorde une attention particulière à cette question. Il a donné des directives claires aux partis concernés pour concrétiser au plus vite ce projet», a assuré le ministre devant les députés lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux réponses aux préoccupations et questions des députés sur le texte du projet de loi relatif à la presse écrite et à la presse électronique. Laageb souligne que le chef de l’État aspire à travers cette initiative à consolider la souveraineté numérique du pays. Le contexte actuel donne raison au chef de l’État. Quand on voit comment les réseaux sociaux «occidentaux» tentent de nous polluer en ce qui concerne l’agression sioniste contre Ghaza, on peut dire que Tebboune a été visionnaire sur la question. Car, à travers ce qui est considéré, aujourd’hui comme les médias de masse, les lobby sionistes manipulent l’opinion publique à travers des informations dirigées et des «fake news» qui nous «bombardent» à longueur de journée. Ce qui souligne la pertinence de l’initiative du président Tebboune. L’Algérie est également confrontée à des menaces extérieures, qualifiées de «guerre de 4e génération», où des acteurs hostiles tentent de semer la discorde et les divisions parmi les Algériens en exploitant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ces ennemis du pays cherchent à attiser les conflits idéologiques et politiques au sein de la population algérienne en utilisant les médias numériques. D’autant que les Algériens sont un peuple hyperconnecté. Jeunes et moins jeunes surfent quotidiennement pendant des heures sur Internet.
Les dernières études montrent qu’il y a plus de 23 millions d’utilisateurs dans le pays, soit 52,9% de la population totale. Énorme. On imagine alors l’impact qu’ils ont dans le façonnage de l’opinion publique nationale, et comment un petit clic peut semer la zizanie dans tout un pays. Pour dire donc l’importance stratégique pour l’Algérie de se doter de son, propre réseau social, comme l’ont fait, par exemple, la Chine, la Russie, l’Iran ou encore la Turquie. C’est un défi majeur qui implique à la fois des dimensions économiques et sociales cruciales pour l’avenir de l’Algérie. La question qui se pose, désormais, est de savoir si l’Algérie dispose réellement des moyens pour mener à bien cette entreprise? D’autant plus que ces dernières années, plusieurs entreprises et jeunes entrepreneurs ont tenté de se lancer dans cette aventure, mais sans rencontrer un grand succès. Des projets ambitieux tels que FaeAlgeria, Versus, Resokoum, entre autres, ont été annoncés avec fanfare mais ont rapidement été abandonnés. Cependant, il est essentiel de noter une différence majeure cette fois-ci: le projet n’est pas porté par l’État. «Ce genre de projet exige des ressources considérables et une volonté politique pour créer un cadre juridique favorable à leur développement», indique Idir Iharkouken, expert en réseaux sociaux. «C’est une dynamique que l’Algérie n’avait pas connue auparavant. Aujourd’hui, le projet est soutenu par les plus hautes autorités du pays, ce qui suscite un optimisme quant à sa réussite», ajoute celui qui est général manager de l’agence de communication digitale, Alcomnet. Idir accueille favorablement cette initiative, car elle promet aux Algériens un espace numérique souverain où ils peuvent se connecter, partager des informations, promouvoir la culture et l’identité nationales. «Cela tout en renforçant la sécurité de leurs données personnelles, qui ne seront plus à la merci d’acteurs étrangers», précise t-il. Ce «pro du web» met également en avant les opportunités économiques que cela pourrait générer, notamment la création de nouveaux emplois et le développement d’une économie autour de ce réseau social 100% algérien. Néanmoins, lui et de nombreux autres experts estiment que le projet doit être soigneusement réfléchi et accompagné d’une réflexion approfondie. Il est essentiel de trouver des moyens d’inciter les Algériens à s’engager dans cette nouvelle «blogsphère dz». Les succès d’autres pays amis devraient servir de source d’inspiration et d’apprentissage. Dans tous les cas, le président Tebboune semble en train de concocter un «Facebook» à l’accent bien de chez nous. Ce qui doit ouvrir la voie à un avenir numérique plus souverain pour le pays. La réussite de ce projet repose désormais sur la capacité de l’Algérie à mobiliser ses ressources, à stimuler la créativité de sa jeunesse et à créer un espace numérique qui reflète sa culture et son identité uniques. C’est l’autre défi de la nouvelle Algérie…
1 comment
C’est quelque chose auquel j’avais pensé.
j’ai envoyé un message à la personne de la société pour voir ce qu’il en est.