Par Amirouche Lebbal
L’Algérie célèbre, en ce 20 août, la Journée nationale du moudjahid. C’est une date hautement symbolique où la nation entière rend hommage aux révolutionnaires qui, par leur engagement patriotique qui est allé souvent jusqu’ au sacrifice de leur vie, ont arraché l’indépendance et triomphé face à la France coloniale. Le 20 Août est non seulement une date gravée dans la mémoire collective algérienne, mais a aussi marqué l’histoire moderne de la lutte des peuples aspirant à l’indépendance. N’en déplaise aux apprentis révisionnistes des temps nouveaux et autres nostalgiques d’une époque honnie, la révolution algérienne est d’une exception historique qui relève du miracle. La plateforme sanctionnant les travaux du congrès de la Soummam du 20 août 1956 l’illustre parfaitement en évoquant «le miracle algérien» que résume le spectaculaire cheminement de la glorieuse révolution, dès ses premiers mois. De la constitution des premières cellules de combattants à l’origine du déclenchement de la lutte armée à l’adhésion franche et massive du peuple algérien pour l’indépendance, la révolution a réussi l’exploit, en moins de 24 mois, de bouleverser radicalement la marche de l’histoire établie et voulue par un ennemi doté d’une puissance de feu et d’une machine administrative et de propagande redoutables. L’offensive du Nord-Constantinois du 20 août 1955 est l’exemple du génie révolutionnaire et des capacités de mobilisation des moudjahidine de ce qui deviendra, après le congrès de la Soummam, la Wilaya II. Afin de desserrer l’étau sur les maquis, le Chahid Zighout Youcef, commandant la zone du Nord-Constantinois, et ses adjoints ont réussi une éclatante action au retentissement international. Tel un seul homme, les habitants des villes et villages de l’Est se sont soulevés contre le joug colonial et ses relais. En dépit du risque encouru et conscients de la sauvagerie génocidaire dont est capable l’envahisseur, les Algériens ont courageusement bravé la mort. L’offensive a atteint ses objectifs tactiques et son but stratégique qui transcende l’aspect militaire. Cette démonstration de force, qui a injecté un second souffle à la lutte armée à travers tous les maquis du pays, a démontré face au monde que la révolution algérienne est d’abord populaire et a été déclenchée pour libérer un peuple foncièrement acquis au principe de l’indépendance, au contraire des thèses propagandistes de la France coloniale qui tente invariablement de réduire désespérément la portée de la révolution à une action «terroriste». Par son engagement résolu, le peuple algérien, dans les villes ou dans les villages, a réduit à néant, et ce, dès les premiers mois de la révolution, les thèses coloniales. Une année après le 20 août 1956, le congrès de la Soummam a doté la révolution d’un cadre structurel grâce auquel une réorganisation efficiente a été opérée de la plus petite cellule jusqu’aux organes délibératifs et d’exécution à l’échelle nationale. Sa plateforme, devenue un des textes fondateurs de l’Algérie indépendante, a défini clairement les objectifs de la révolution qui fait de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale de l’Algérie des conditions non négociables. Célébrer ces deux évènements majeurs de la révolution est plus qu’un devoir mémoriel et un hommage rendu aux moudjahidine. Il s’agit de suivre continuellement la voie tracée par nos aînés pour faire revivre le miracle algérien.
A. L.
horizons.dz