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Saïd BOUCETTA
Le rendez-vous que donne les Brics à toutes les nations de la planète, à l’exception de la sphère occidentale, s’ouvre aujourd’hui à Johannesburg, en Afrique du Sud. Des chefs d’État et de gouvernement de 67 pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Caraïbes sont conviés à une rencontre au Sommet qui fait office d’acte fondateur du nouvel ordre mondial. Ce Sommet est un précédent dans l’Histoire moderne de l’humanité. L’objectif n’est rien d’autre que d’en finir avec un système économique international unipolaire pour un autre multipolaire. Le succès annoncé du Sommet est dans l’engouement que suscite les Brics qui, avant même son élargissement, représente déjà plus du quart de l’humanité et dépasse, en PIB, le G7 référence mondiale de la suprématie occidentale. 23 pays ont fait acte de candidature à cette organisation, dont l’Algérie représentée au Sommet par le ministre des Finances, Laâziz Faïd, représentant du président de la République.
Le ministre participera également au Forum «Brics Outreach Plus», qui aura lieu ce jeudi. Ce rendez-vous très suivi par les Occidentaux, pour l’importance qu’il requiert en matière de nouvelles perspectives pour tous les participants, dont la quasi-totalité des pays africains, moins le Maroc, est censé jeter les bases du nouvel ordre mondial. L’élargissement des Brics sonne le glas de la domination sans partage de l’Occident sur l’économie internationale. Tout repose désormais sur les critères et le processus d’adhésion que mettront en place les cinq pays fondateurs de l’organisation. Il va de soi que le communiqué final sanctionnant le Sommet constituera un document d’une valeur hautement historique, puisqu’il interpellera l’ensemble de la communauté mondiale.
Les résolutions qui sortiront du Sommet engageront l’humanité sur de nombreuses décennies. À terme, le monde changera de visage et les Occidentaux le savent, Et à ce titre, ils seront parmi les premiers impactés par les décisions qui sortiront de la rencontre.En attendant, la thématique du Sommet renseigne sur une volonté d’édifier de nouveaux rapports internationaux.
Sous le signe du «Partenariat pour une croissance accélérée, développement durable et multilatéralisme inclusif», cette rencontre annonce d’ores et déjà la couleur.Le décor ainsi planté, donne à l’Algérie une opportunité unique de se placer dans le nouveau monde multipolaire. «Brics Outreach Plus», qui succèdera au Sommet sera le premier signe du nouveau métronome économique mondial. Il est donc entendu que «la participation de l’Algérie à ce Forum traduit tout l’intérêt accordé par les autorités du pays à contribuer à la réflexion autour des questions liées à la reprise face aux crises multidimensionnelles, au renforcement d’un multilatéralisme juste et à la réforme de la gouvernance mondiale», note le ministère des Finances dans son communiqué rendu public, hier.
L’enjeu est, à ce point gigantesque, que le nouvel acteur de la scène économique internationale façonnera qu’on le veuille ou pas un autre monde possible où l’épicentre géopolitique se déplacera forcément. Les 67 pays qui ont répondu présents à l’invitation des Brics auront aussi leur mot à dire sur les deux conflits qui empoisonnent l’atmosphère politique de la planète. Il n’est pas interdit de penser que les questions palestinienne et sahraouie, délestées du poids du caractère unipolaire de la gouvernance mondiale, puissent connaître, une solution équitable et dans l’intérêt des peuples.
Cette perspective, peut-être moins lointaine, qu’on le pense est conditionnée par la vitesse d’intégration des économies à un nouvel ordre mondial multilatéral. L’Algérie qui, depuis les années 70, a pointé l’importance de changer de modèle de développement pour une meilleure émancipation de l’humanité, trouve dans ce Sommet et les thèmes développés par le Forum, matière à satisfaction. Le Sommet des Brics, qui partage la même vision qu’Alger, couronne près de cinquante années de combat acharné de la diplomatie algérienne. Le bien-être social suppose un accès à la liberté. Le monde multipolaire rend possible cette aspiration. Et cela englobe l’humanité entière, y compris les Palestiniens et les Sahraouis.
