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Maroc 2030
Bonne Croupe du monde !
Un peu de maths, ce matin. Le «théorème de l’inversion des agressions», vous connaissez ? Pour ceux qui connaissent, rendez-vous demain, pour la chronique suivante. Les autres, quelques exemples simples et concrets pour vous expliquer le théorème de l’inversion des agressions. Prenez un pays, disons la Dézédie. Ce pays est ciblé de manière… agressive et planifiée par Israël. Donc par une entité coloniale. La Dézédie a été agressée par le Maroc, un royaume plus connu sous la dénomination que je lui ai offerte de bon cœur de voisinage de «Cannabis-Land». Trois routiers dézédiens ont été assassinés par des drones de l’armée marocaine. Les Émirats arabes unis, un caillou posé par accident tectonique et historique sur du sable imbibé de pétrole et de gaz, nous fait systématiquement barrage dans les hémicycles internationaux, s’oppose à la moindre candidature algérienne aux instances planétaires et la joue «kontra» ! Alors, en théorie, toi qui aimes les maths, mais pas trop, qui n’irais tout de même pas jusqu’à en manger en petit-déjeuner mais qui sais tout de même compter avec des bûchettes, tu te dis, «c’est la Dézédie qui est attaquée, agressée». Logique ? Oui ! Mais non ! Pourquoi non ? Parce que, vois-tu, il y a des gens, surtout chez toi, en Dézédie qui s’estiment plus forts que toi en maths. Ces personnes ont dépassé le statut ringard des bûchettes et des «koreyçates». Elles s’exclament, avec des accents d’Einstein de banlieue, «mais ils veulent quoi, ces dirigeants dézédiens ? Ils vont finir par nous fâcher avec la planète entière, voire avec les constellations en voie d’être découvertes dans le vaste cosmos». Voilà ! C’est ça, le théorème de l’inversion des agressions. Allez ! Avouez que sous cette appellation savante, c’est plutôt simple. C’est l’agressé qui devient le méchant. Celui qui ne se «aâcher pas», le «pestiféré» avec qui on ne peut vivre ni échanger. En vertu des propriétés de ce théorème, ces pays et entité auraient aimé que nous remercions Momo 6 après l’assassinat de nos trois camionneurs, que nous embrassions le front enduit de naphte et la aâbaya gazeuse des princes émiratis en signe de reconnaissance devant leurs barrages successifs et acharnés plantés sous notre nez. Quant à l’entité coloniale et raciste d’Israël, elle aurait assurément été comblée si nous avions remplacé sur sa statue, à Alger, le coursier fringuant de l’Émir Abdelkader par un autre canasson. Pegasus, par exemple ! En clair, et pour reprendre une expression biblique, tout ce «beau monde» aurait espéré nous voir tendre l’autre joue — et le reste — après ces agressions à répétition. Sauf que, ici, sur notre vaste et grand caillou précieux et ayant une histoire, contrairement aux autres cailloux, nous avons une autre approche en matière de mathématiques. Disons, une approche plus terre à terre, moins dans le théorème et férocement jalouse de son boulier et des boules qui le composent. C’est-à-dire ? Ben… c’est-à-dire que nous aimons les comptes ronds. Et par-dessus tout, rendre la monnaie de sa pièce. Je vous le concède, ça ne fait pas de nous des génies des maths. Mais ça nous conforte au moins dans notre statut de seul peuple au monde peuplé de m’zelfin qui fument du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.
