L’économie israélienne, autrefois considérée comme l’une des plus dynamiques du Moyen-Orient, est actuellement en proie à une crise sans précédent, menaçant de s’effondrer sous le poids des coûts de la guerre en cours contre Gaza. Le conflit, qui a débuté en octobre 2023, a déjà coûté plus de 67 milliards de dollars selon des estimations récentes, et ce montant continue d’augmenter chaque jour (The New Arab). L’ampleur des dépenses liées à cette guerre a suscité de vives inquiétudes parmi les experts économiques, y compris d’anciens responsables militaires israéliens, quant à la durabilité de l’économie du pays.
Yitzhak Brick, un ancien général israélien, a exprimé sa profonde inquiétude concernant l’impact économique de cette guerre. Dans une interview avec le journal Maariv, Brick a déclaré que les dépenses militaires massives sont en train de détruire l’économie israélienne. Cette opinion est partagée par d’autres experts, qui soulignent que l’économie du pays est sur une pente glissante vers la faillite si les hostilités continuent à ce rythme(The New Arab,The Times of Israel).
La crise ne se limite pas seulement aux coûts directs du conflit. Depuis octobre 2023, plus de 47 000 entreprises ont fermé leurs portes, un chiffre qui reflète l’ampleur du ralentissement économique causé par l’insécurité générale et la perturbation des activités quotidiennes(The New Arab). Le secteur des technologies, autrefois un pilier de l’économie israélienne, a également été durement touché. L’investissement direct étranger (IDE) dans ce secteur, crucial pour l’innovation et la croissance, a chuté de manière significative. Cette baisse s’explique par la réticence des investisseurs étrangers à s’engager dans un pays perçu comme instable et en conflit perpétuel(The Times of Israel).
L’impact de la guerre va bien au-delà des seuls chiffres économiques. La peur d’une riposte iranienne, en particulier, a provoqué un ralentissement notable dans plusieurs secteurs clés, tels que les services, le commerce et le tourisme. Le tourisme, par exemple, qui est une source importante de revenus pour Israël, a presque cessé d’exister depuis le début du conflit. L’incertitude liée aux menaces de représailles iraniennes et d’autres groupes régionaux a dissuadé les touristes de visiter Israël, entraînant des pertes financières considérables pour le secteur(The Times of Israel).
Parallèlement à ces difficultés, la situation budgétaire du gouvernement israélien s’aggrave de jour en jour. Le déficit budgétaire, qui était inexistant au début de l’année 2023, s’est creusé à 8,1 % à la fin du mois de juillet 2024. Cette détérioration rapide a contraint les autorités à envisager des mesures d’urgence pour combler ce déficit croissant(The New Arab). Cependant, l’ampleur des besoins financiers pour soutenir l’effort de guerre, combinée à la baisse des recettes fiscales en raison de la fermeture massive d’entreprises, laisse peu de marge de manœuvre.
Dans ce contexte, les relations d’Israël avec les États-Unis prennent une importance encore plus grande. Les États-Unis, principaux alliés d’Israël, ont toujours soutenu le pays tant financièrement que militairement. Il est probable que Washington continuera à fournir une aide substantielle pour éviter un effondrement total de l’économie israélienne. Cependant, même avec ce soutien, la viabilité à long terme de l’économie israélienne reste incertaine, surtout si le conflit s’enlise et si la confiance des investisseurs et des marchés continue de s’éroderThe Times of Israel).
En conclusion, l’économie israélienne fait face à un ensemble complexe de défis sans précédent, exacerbés par les coûts colossaux de la guerre en cours. La fermeture massive d’entreprises, la baisse des investissements étrangers, et le déficit budgétaire croissant sont autant de signes alarmants d’une crise profonde. Bien que l’aide américaine puisse atténuer certains de ces effets à court terme, la trajectoire actuelle de l’économie israélienne laisse présager des difficultés considérables pour les années à venir, à moins qu’une solution diplomatique durable ne soit trouvée pour mettre fin au conflit.