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Les quelques sombres épisodes sanglantes, de l’histoire française en Algérie

by CHRYSALIDE
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Par Tarek Benaldjia (nouveau contributeur à Jazair Hope)

Les paradoxes de l’histoire ont voulu que l’un des pays les plus sanguinaires de l’histoire humaine, la France, soit aussi l’un des défenseurs des droits de l’homme, ou du moins ce que laisse croire le président Emmanuel Macron.

En ce jour de célébration du cinquante neuvième (59°) années d’indépendance le 05 juillet 1962-05 juillet 2021, nous partageons avec nos lecteurs, dans notre série sur les crimes commis par la France pendant l’ère coloniale, un article illustrant un aspect de quelques crimes commis pendant près d’un siècle et demi, à savoir les tortures et les massacres perpétrés en Algérie.

Les Algériens attendent toujours des aveux et des excuses de Paris pour les crimes commis contre eux par le colonialisme français, dont les plus marquants ont été le génocide, la torture, le meurtre, les essais nucléaires et les pillages qui ont touché jusqu’aux archives de documents.

Après 59 ans d’indépendance, les Algériens attendent toujours une reconnaissance et des excuses de Paris pour les crimes commis par le colonialisme français (1830-1962) contre le peuple algérien résistant.

Les plus importants de ces crimes étaient le génocide, la torture, le meurtre, les essais nucléaires et le pillage, qui ont affecté même les archives de documents.

Le colonialisme français a pratiqué les pires formes d’abus et de meurtres contre les Algériens, et son bilan, selon de nombreux spécialistes et historiens, aussi bien algériens que français, ont traité dans leurs écrits et recherches de cette question, qui demeure, six décennies environ après l’indépendance de l’Algérie arrachée au prix fort, une plaie ouverte en attente d’un mea culpa de l’Hexagone, qui tarde à être fait, malgré quelques tentatives timides mais hélas étouffées et tuées dans l’œuf.

Quand à la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, elle a révélé dans un rapport de 2017 que le nombre de victimes du colonialisme français dépassait les 10 millions de personnes.

Pas de cartes, pas de compensation, pas d’excuses

Le dossier des essais nucléaires français est resté l’objet de demandes officielles algériennes et d’autres d’organisations civiles, afin de révéler les sites de déchets et d’indemniser les victimes des morts et des citoyens rendus définitivement invalides par les radiations.

La déclaration du chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chanegriha, qui a demandé à la France de remettre ses cartes nationales des emplacements des essais nucléaires menés dans le désert de son pays dans les années 1960 pour nettoyer la région de rayonnement, était remarquable.

En marge de sa rencontre avec le chef d’état-major des armées françaises, François Lecointre, le chef d’état-major des armées algériennes a demandé, dans un discours, une série de pourparlers entre eux, qui devrait se tenir en mai prochain, dans le but de « parrainer enfin la réhabilitation des sites de Ragane et d’En Acre (dans lesquels des essais ont eu lieu).

Chanegriha a appelé la partie française “à nous fournir les cartes topographiques, pour nous permettre de déterminer les zones d’enfouissement de déchets pollués, radioactifs ou chimiques qui n’ont pas été découverts jusqu’à aujourd’hui”.

Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum a appelé la France à traiter sérieusement la question de l’indemnisation des essais nucléaires, soulignant que « l’Algérie a souffert des essais nucléaires effectués par le colonialisme sur son territoire, car ces expériences ont fait des milliers de morts et des victimes, en plus de leurs effets sur l’environnement », selon ce qu’il a déclaré lors de sa participation à une réunion consacrée au 25e anniversaire du traité de Pelindaba (visant à créer une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique).

Dans un rapport préparé par l’historien Benjamin Stora au nom du président français Emmanuel Macron, l’historien a déclaré que la France et l’Algérie devraient travailler ensemble pour nettoyer les sites d’essais nucléaires en Algérie, sans faire référence à la nécessité d’excuses ou d’indemnisation.

À cet égard, l’historien algérien Mohamed El Qourso dit que « la France, qui a osé faire de telles expériences malgré la conscience des conséquences désastreuses, avait son point de vue colonial que le peuple n’avait aucune valeur, comme s’il était des cobayes, et c’est pas acceptable dans le dictionnaire de l’humanité.”

L’historien algérien ajoute que la bataille entre l’Algérie et la France sur les essais nucléaires est “politique et juridique”, soulignant que “l’Algérie doit préparer un dossier juridique sur les dommages, et obliger les autorités françaises à revoir ce qui a été dit dans la “loi Moran”.

L’Algérie considère que la stabilité et la sécurité de son voisinage sont directement liées à sa sécurité. Pour cela, d’énormes efforts sont consentis par mon pays à travers l’adaptation des dispositifs militaires tout au long des frontières, en vue de concrétiser la stabilité dans les pays de l’espace méditerranéen, a affirmé le général de Corps d’Armée Saïd Chanegriha.

Les autorités coloniales ont mené au total 17 essais nucléaires sous et au-dessus du désert algérien entre 1960 et 1967 (Reuters)

Après trois opérations dans la région de Reggane, au sud-ouest de l’Algérie : « gerboise bleue », « gerboise blanche » et « gerboise rouge », toutes réalisées en 1960, la France achevait à la fin la quatrième opération « gerboise verte ». d’avril 1961, qui marque aujourd’hui son soixantième anniversaire.

Les essais nucléaires français ne se sont pas arrêtés à ces opérations. Les autorités coloniales ont mené 17 essais nucléaires au total, sous et au-dessus du désert algérien entre 1960 et 1967, qui ont tué 42 000 Algériens et causé des incapacités permanentes dues aux radiations nucléaires qui polluent encore l’endroit aujourd’hui. .

 

La torture en Algérie, inscrite dans l’acte colonial

« Quand on parle de torture (française) pratiquée en Algérie, il ne faut pas sous-entendre celle liée seulement à la Guerre de Libération (1954-1962), la torture a existé en Algérie depuis le début de la conquête française en 1830 », a relevé l’historien, auteur entre autres de « L’Algérie des Algériens, Histoire de l’Algérie 1830 – 1962 » et « L’Algérie durant la période ottomane ».

Ces exactions généralisées dans le temps ne se limitent pas à la torture mais s’étendent aux massacres et aux tueries, dont les plus célèbres furent celles de Sétif – Guelma -Kharrata, en mai 1945, lorsque des dizaines de milliers d’Algériens désarmés, sortis réclamer pacifiquement leurs droits les plus élémentaires, ont été assassinés par l’armée coloniale.

Nombre d’experts et de spécialistes de la question estiment, à juste titre, qu’à côté des célèbres 1,5 million de martyrs tombés dans le champ d’honneur durant la Guerre de Libération qui a duré plus de sept ans et demi, les pertes algériennes, humaines s’entend, s’élèvent à 6 millions de morts, moins connus, durant les 132 ans de colonisation.

De son côté, l’historien français Pascal Blanchard a souligné dans ses écrits que « la torture ne fut pas seulement liée à des situations de conflit, mais elle fut consubstantielle de la colonisation » de l’Algérie.

Blanchard, un historien spécialiste de l’Empire colonial français, d’études postcoloniales et d’histoire de l’immigration, relève que « La torture en Algérie, qui est inscrite dans l’acte colonial, elle est l’illustration ‘normale’ d’un système anormal ».

Il a ajouté que « la torture n’est pas une dérive ou un aléa d’une guerre » mais il s’agissait plutôt selon lui d’une politique institutionnalisée et d’une pratique systématique, ce qui le pousse à s’interroger, en l’absence d’excuses officielles de la France de ses pratiques : « Pourquoi alors l’histoire et la mémoire coloniales restent-elles un point aveugle de notre inconscient collectif ? ».

 

Une conservation qui indigne

La France conserve 18.000 crânes au Musée de l’Homme à Paris, dont seulement 500 ont été identifiés, selon ce qui a été révélé par les médias français en 2016.

En juillet 2020, l’Algérie a récupéré 24 crânes de dirigeants de la résistance algérienne (avant le déclenchement de la révolution de novembre 1954), qui ont été tués puis décapités par les forces coloniales françaises au milieu du XIXe siècle.

Les autorités algériennes affirment que les négociations se poursuivent pour récupérer d’autres crânes (le nombre n’a pas été déterminé), et confirment que la France a mis en place une loi qui fait que ces restes sont protégés au sein du patrimoine français.

C’est finalement grâce au travail minutieux de l’archéologue et historien algérien « Ali Farid Belkadi », que le processus a été rendu possible.

En 2011, le chercheur a identifié 68 crânes ayant appartenu à des combattants anticolonialistes algériens dans ce célèbre musée situé au cœur du Trocadéro à Paris.

Les autorités françaises avaient pris pour habitude, à l’époque coloniale, d’envoyer en métropole, les têtes décapitées de ceux qu’ils considéraient comme des ennemis, pour les entreposer, leur conférant la valeur d’un trophée de guerre.

A l’issue de ses travaux d’identification, Ali Farid Belkadi, a pris l’initiative de rédiger une pétition réclamant « rapatriement en Algérie des restes mortuaires de résistants algériens conservés dans les musées français ».

Parmi les têtes momifiées, figurent notamment « les crânes appartenant à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit « Chérif Boubaghla », à Cheikh Bouziane, chef de la révolte des « Zaatchas », à Moussa El-Derkaoui, à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui », précise la pétition.

L’historien dénonce, par ailleurs, dans son texte le « sort indigne qui est fait à la mémoire de ces vaillants guerriers de l’Algérie » et demande qu’ils puissent être « dignement enterrés dans leur sol natal ».

Pointant du doigt des « manquements détestables aux règles morales les plus rudimentaires », Ali Farid Belkadi pointait du doigt une pratique « qu’aucune culture, aucune croyance, aucune piété, ne saurait admettre ».

Pour autant, c’est quasiment 10 ans plus tard, qu’enfin, cette pratique qui interroge, tant sur sa pertinence que sur son objet, va être partiellement réparée.

Le rôle de la France dans le plus grand génocide de l’Histoire

La France a également commis d’importantes violations des droits humains dans les nombreux pays où elle est politiquement influente.

Comme le rôle joué par la France, dans ce qui est considéré comme l’un des plus grands génocides de l’histoire de l’humanité, le génocide au Rwanda en 1994, où 800 milles personnes sont morts.

Des rapports internationaux ont révélé le soutien apporté par des forces françaises au génocide ou bien leur inaction malgré des renseignements alarmants en amont et pendant le génocide rwandais.

La France a lancé, le 23 juin 1994 dans le Sud-ouest du pays l’opération Turquoise, dans le but de protéger les réfugiés. Mais cette dernière aurait fourni des armes au gouvernement Hutus au lieu de tenter d’empêcher le génocide au Rwanda. La France est d’ailleurs visée dans plusieurs procès sur la scène l’internationale pour son implication présumée dans le génocide.

 

L’ancien président français, François Mitterand, avait déclaré dans un entretien accordé au quotidien Le Figaro en 1998, “dans ces pays-là, un génocide n’est pas trop important”. Des paroles qui retentissent encore à l’internationale.

En effet, les violations des droits humains et massacres commis par la France du temps de la colonisation en Afrique continuent de déranger la conscience internationale.

 

Le site internet « Mediapart » avait titré, au mois de février 2019, “Génocide au Rwanda: révélations sur les mensonges de la France” et y a révélé des documents inédits, dont une note de la DGSE, sur le génocide.

 

   «Vive l’Algérie souveraine et digne Gloire à nos Martyrs ».

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2 comments

hope juillet 5, 2021 - 19:12

merci pour cette contribution de grande valeure

Reply
Mohamed Redha Chettibi juillet 5, 2021 - 20:26

Merci mon ami pour votre précieuse contribution… oui vous avez raison de le dire “pour la patrie et uniquement pour elle” et sachez mon ami, et vous allez vite remarquer que dans ce groupe jazair Hope, que tous entant que nous sommes, nous adhérions complètement et totalement à ce dogme, à savoir: juste pour la patrie…..
Merci une fois encore mon ami et bienvenu parmi les vôtres

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