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L’histoire cachée de la chanson algérienne “el menfi”

by Mohamed Redha Chettibi
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La déportation a été l’une des armes coloniales les plus terribles utilisées contre les Algériens dans le but, vain d’étouffer toute volonté de résistance.

La mémoire collective retiendra les déportations massives qui ont suivi la révolte populaire de 1871 menée par El Mokrani et Cheikh El Haddad. Mais il faut retenir que des milliers de déportations ont été menées par l’empire colonial français contre les résistants algériens entre 1864 et 1897, de même que des résistants algériens ont forcés à l’exil vers Al Sham, au lendemain de la guerre menée par l’Émir Abdelkader.

Mourad Oulmi, réalisateur du documentaire «Témoins de la Mémoire … les déportés en Nouvelle Calédonie », a indiqué il y a quelques mois que « la déportation des Algériens en Nouvelle Calédonie entre 1864 et 1897, en vertu de la loi de 1854 instituant les bagnes coloniaux, est l’une des lois françaises ayant codifié la répression, tout comme le code de l’indigénat, communément appelé décret Crémieux et la loi sur la conscription ». Celui-ci a expliqué que la France avait choisi des bagnes isolés et lointains pour éteindre tout espoir chez ces Algériens de retourner un jour à la mère patrie, les privant ainsi de leur droit d’appartenance à la terre et à l’Islam. Et d’ajouter que « le pénible voyage de l’exil s’est déroulé dans des conditions inhumaines ». « Les déportés avaient été mis dans des cages en fer très étroites, ayant causé la mort d’un grand nombre d’entre eux et pis encore certains avaient été jetés dans la mer », explique-t-il.

Bien plus que la résistance, la déportation avait pour objectif de briser l’identité et l’esprit de la résistance. Car les luttes et les résistances populaires menées à l’époque avaient pour dénominateur commun d’avoir été dirigée par des chefs spirituels, soufis notamment.Déportation des résistants algériens : L'horreur de la répression coloniale  - La Sentinelle

La révolte populaire de 1871 s’est illustrée par son ampleur, car elle n’était pas circonscrite Béjaïa et s’est amplifiée, mais par la répression menée par la France coloniale.

Selon journaliste Rachid Oulebessir qui a résumé les travaux d’un colloque organisé en mai 2014 à Bejaia sous le thème « l’insurrection de 1871 » avec la participation du défunt  Abdelmadjid  Merdaci de l’université de Constantine, de l’écrivaine et anthropologue Tassadit Yacine, du journaliste Slimane Zeghidour, les résistants ont non seulement subi la déportation, mais aussi la spoliation. Au total, deux millions et demi  d’hectares de terre ont été placés sous séquestre, 313 collectivités ont été dépouillées de leurs biens, les terres des tribus considérées comme instigatrices de la révolte ont été totalement accaparées.

Le colonialisme appliqua le système de la triple sanctionet le montant des amendes infligées dépassa les 70 millions de francs et les dernières tranches de ces amendes ont été payées vingt années après la révolte, révèle Rachid Oulebsir en se basant sur les communications du colloque. Il a également indiqué que les principaux chefs de la résistance furent jugés et déportés à Cayenne et en Nouvelle Calédonie et ils seront nombreux à ne plus rejoindre leur terre natale et d’autres les rejoindront après.

« Les veuves des déportés étaient humiliées, les éléments de l’armée coloniale aidés par leurs supplétifs, les obligeant à danser en public » a-t-il encore précisé ajoutant qu’un « Khodja ordonnait d’écrire le nom de chaque femme dont le mari est déporté, qu’elle a exécuté une danse ». Soit la pire des humiliations.

Malgré le déracinement, les déportés ont toujours cherché à retrouver la mère patrie. Un espoir transmis à leur descendance. Des habitants d’Amizour  affirment que durant les années 1980, l’un des descendant vivant en Nouvelle Calédonie avait rendu visite à cette ville située à vingt six kilomètres de Béjaïa, il était accompagné de sa femme qui s’appelait Madeleine que les enfants appelaient affectueusement Yemma Madeleine.  Les gens que nous avons interrogé sur cet épisode, ne se rappellent que vaguement tant que ce descendant n’avait pas beaucoup d’information sur son grand père déporté. Les exemples de descendants de déportés à la recherche de leurs racines sont légion.

Alors que nous étions à la recherche de traces sur les descendants des déportés en Nouvelle Calédonie, Farah Zeger nous a contacté car elle cherchaitles traces de son  ancêtre déporté en Nouvelle Calédonie dont le nom est Belarabi Larbi originaire de Bordj Bou-Arreridj.

Boubekeur Amrani

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