Source: aps.dz Jeudi, 25 Mars 2021 13:38
ALGER – L’université algérienne veut aller vers une ouverture sur les nouvelles technologies de l’information et communication (TIC), notamment en dispensant des cours en ligne, a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane.
« Nous voulons aller vers une ouverture de l’université sur les TIC (car) nous avons vu la nécessité d’apporter un plus en matière de communication, à travers des cours en ligne », a souligné le ministre dans un entretien au quotidien national El Watan.
Il a relevé, à ce propos, l’existence de « quelques établissements universitaires prédestinés à ce type d’enseignement », exprimant sa volonté de l' »élargir à d’autres ».
En ce sens, M. Benziane a rappelé qu’au début de la pandémie du Coronavirus (Covid-19), l’université algérienne a été confrontée à deux choix, à savoir « fermer pour une année ou innover et opter pour un mode d’enseignement autre que le mode classique ».
Il a indiqué, à cet effet, qu' »un nouveau dispositif hybride a été mis en place pour l’année 2020/2021, s’appuyant sur une alternance d’enseignement en mode présentiel par vagues qui représente 2/3 du cursus, et en mode enseignement à distance », considérant qu’il s’agit d’une « expérience qui a quand même des avantages », du moment que cela a permis de « gérer les flux et faire des économies d’infrastructures ».
Dans le même sillage, le ministre a fait observer que, compte tenu des moyens financiers du pays, « il n’est plus possible de continuer indéfiniment à construire des infrastructures universitaires et l’heure est plutôt à la rentabilisation des investissements faits dans ce domaine ».
« Nous sommes maintenant dans le triptyque optimisation, rationalisation et mutualisation », a-t-il souligné, ajoutant que ce « mode d’enseignement hybride sera suivi d’un dispositif d’évaluation régulier pour l’améliorer ».
Enchainant sur « l’ouverture de l’université », M. Benziane a estimé que l’université algérienne est aujourd’hui confrontée à « trois grands défis, à savoir le défi de la qualité de la formation, de la recherche et de la gouvernance, celui de l’employabilité liée à l’ouverture de l’université à son environnement socioéconomique, et le défi de son ouverture à l’international ».
A cet effet, il a évoqué la mise en place d’un dispositif de manière à « supprimer le système centralisé qui empêche les universités de s’ouvrir sur leur environnement et sur l’international », expliquant que cela concerne « la décentralisation d’un certain nombre d’actions ».
Il a cité à ce propos l’exemple de la gestion de tout ce qui est en rapport avec la pandémie du Coronavirus, puisque, a-t-il expliqué, le ministère a donné aux universités « le pouvoir d’appréciation et de décision en fonction du contexte sanitaire dans lequel elles évoluent ».
Il a assuré que cette option sera « maintenue jusqu’à ce que les établissements universitaires puissent avoir leurs propres projets de développement et aller, à terme, vers l’autonomie ».
Sur un autre registre et à une question sur « l’abrogation » du système LMD (Licence, Master, Doctorat), le ministre e a précisé qu’il n’est pas possible de « sortir d’un système qui existe mondialement », estimant que « son avantage est de permettre une ouverture sur l’environnement socioéconomique, à travers des formations professionnalisantes de courte durée, permettant à l’étudiant d’être opérationnel immédiatement après sa sortie de l’université, mais aussi de pouvoir travailler durant son temps libre, grâce à des volumes horaires réduits ».
Concernant le projet de réforme des œuvres universitaires que son ministère doit présenter au gouvernement, M. Benziane a précisé qu’il s’agit d’un nouveau système permettant une « meilleure organisation, une meilleure gestion et une meilleure prestation qui concerne l’hébergement, la restauration, le transport et la bourse ».
« Actuellement, les étudiants se plaignent du fait que, quel que soit l’effort fourni par l’Etat, la prestation demeure faible, voire nulle dans certains cas », a-t-il déploré, notant que « l’évaluation de toutes les résidences universitaires a fait ressortir que 20% se trouvent dans un état catastrophique, majoritairement à Alger ».