Madame

Madame

 

Au nom de mon enfance

Au jour du vagissement

Bien avant la naissance

Toi et moi à l’unisson

Nous étions seuls

Tous les deux

Toi, d’abord

Moi, ensuite

Moi, en dedans

Toi, en dehors

Toi, la mère

Moi, ta chair

Toi, l’enveloppe

Moi, l’endocarpe

Toi, le moyen

Moi, la fin

Nous étions seuls

Moi, la solitude

Toi, la finitude

Nous étions seuls

Tous les deux

Equation irréelle

Où, un plus un

N’égalait pas deux

Où un moins un

Enfantait nous deux

À ce moment-là

J’étais le prince

Et tu étais le fief

Tu étais l’altesse

Et j’étais le grief

D’abord Dieu

Et puis le temps

Nous séparèrent

Tous les deux

Le temps de te quitter

Sonna comme un pleur

De la première fessée

La première douleur

Puis côte à côte

Du même coté de la vie

Accroché à tes sources

À la chauve souris

Je sirotais le miel

De tes abeilles lactées

Sur ton dos, mon lit

Ma sieste somnolait

Où souvent ma vessie

À cœur joie s’adonnait

Et retenant ton haleine

Embrassais la p’tite fontaine

Tu étais là !

J’étais là !

Naturellement

Simplement

Moi l’enfant

Toi la maman

Le temps était là

Aussi

Te mangeait pas à pas

Petit

Innocent

Ignorant

Je grignotais ta jeunesse

Grand

Con

Arrogant

Je sifflais ta vieillesse

À cent ans

J’étais toujours ton enfant

Mais le temps

Inexorablement

Inéluctablement

Inévitablement

A dressé le bilan

Enfin en menhir

Tu as fini par finir

Tu as fini de partir

À toi Madame Maman

Un éternel soupir.

 

Benak in « Les Fleurs de la douleur »

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1 Comment
  1. Mohamed Redha Chettibi says

    Très beau merciiiiiiiiiiiiiiiii
    Grand homage à toutes les mamans (08 Mars ou pas)

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