Pourquoi cette polémique a-t-elle pu naître ? Par Juan Branco

Nous avons ici les plus hautes autorités politiques de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, se rendant en terrain de guerre avec une puissance nucléaire, à quelques centaines de kilomètres de la frontière.

Ce moment est censé être celui de la solennité, de la hauteur, de la gravité.

Plus d’un million de personnes sont mortes et le destin de centaines de millions d’autres sont menacés par ces êtres, dont le déficit de légitimité, en chacun de leur pays, est criant.

Leur tenue, leurs rires, la banalité de leurs propos et de leurs comportements font contraste.

Ils semblent dénoter la jouissance du pouvoir et de l’instant.

Cette façon de se montrer, débraillés, hilares, alors qu’ils sont censés aller à la mort, montre que tout cela n’est qu’une comédie pour eux.

Comment s’étonner alors que des projections en naissent, qu’un mouchoir devienne pochon, et qu’on cherche de toutes part le symptôme d’une décadence que tout en eux incarne déjà ?

Comment s’étonner que les gens suivent, et ne se contentent pas des réponses consistant à crier à la propagande russe ?

Et pourquoi tant de gens cherchent à croire en cela ?

Parce que nous avons tous un sentiment de malaise à leur égard qui ne cesse de croître.

M. Macron et ses acolytes feraient mieux de s’interroger, plutôt que de se plaindre que d’aucuns profitent de ces moments pour faire polémique, instrumentaliser, provoquer et les déstabiliser.

Ils feraient bien de cesser d’ignorer la volonté de leurs peuples, et en tant que chefs d’État et de gouvernement, de respecter leurs mandats.

Autrement, ce n’est pas une révolte virtuelle, mais bien réelle, qui les frappera.