Un analyste de premier plan dans le monde arabe a souligné que l’Algérie se rapprochait de l’Iran, et que cela avait suscité des craintes chez les Israéliens. Le régime d’Israël qui a récemment adhéré à l’Union africaine (UA) en tant que membre observateur et en provoquant de nombreuses protestations s’inquiète aujourd’hui de la convergence de l’Algérie vers l’Iran, Alger devenant l’un des principaux protestataires de la présence d’Israël dans l’UA.

Abdel Bari Atwan, analyste célèbre de Rai al-Youm qui a publié une note dans le journal, affirme que le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid a rejoint les partis attaquant l’Algérie et lors d’une conférence de presse à Rabat, il s’est dit préoccupé par le rôle de l’Algérie dans la région.

Que Lapid exprime son inquiétude sur le rapprochement de l’Algérie et de l’Iran, montre l’insolence d’Israël ; une telle réaction veut dire qu’il entend déterminer la ligne de conduite politique de l’Algérie, souligne Atwan, avant de poursuivre :

Lapid assigne à l’Algérie de mettre les intérêts israéliens au sommet de ses priorités afin d’être à l’abri de la colère de Tel-Aviv ; comme si l’Algérie était une colonie israélienne, dirigée depuis Tel-Aviv.

Ici, il se pose cette question que « si l’Algérie ne se rapproche pas de l’Iran dont les positions politiques, l’arsenal militaire et l’axe de Résistance sous sa direction sont une menace pour le régime d’Israël, alors dans quelle direction doit-elle aller ?

Pourquoi Israël s’irrite-t-il contre l’Algérie ?

Dans une autre partie de sa note, Atwan énumère les raisons pour lesquelles Israël s’énerve contre Alger :

Premièrement, la sortie de l’Algérie de la position de faiblesse à laquelle elle était confrontée sous le règne d’Abdelaziz Bouteflika et sa volonté de retrouver son rôle de leader au Moyen-Orient et en Afrique ; deuxièmement, le recours à des actions diplomatiques pour évincer Israël de l’UA et l’expulser du continent noir ; dans ce sens, l’Algérie a obtenu une importante victoire, à savoir 14 pays africains ont rejoint l’Algérie face à Israël ; troisièmement ; l’Algérie exhorte la Syrie à revenir dans la Ligue arabe et à regagner son siège, à la suite de sa participation à la prochaine réunion des dirigeants arabes qui se tiendra en Algérie dans quelques mois ; quatrièmement, l’Algérie dispose d’une armée puissante équipée d’armes avancées telles que le chasseur Sukhoi et le système de défense russe S-400. De plus, ce pays est dans le fief de la Résistance contre Israël ; cinquièmement, améliorer la situation intérieure de l’Algérie, renforcer les institutions exécutives, judiciaires et législatives, lutter contre la corruption et tenter de restituer les biens pillés de la nation ; sixièmement, résister à toutes les intrigues internes, raciales et religieuses et réaliser l’unité nationale.

Atwan précise aussi :

Ce que le ministre israélien n’a pas compris, c’est que l’Algérie n’avait en aucun cas quitté l’axe de la Résistance, et que sa présence dans cet axe était un bon choix, puisque la Résistance remporte de grandes victoires dans la bande de Gaza, le sud du Liban, le Yémen face à la coalition israélo-américaine.