Enjeux clés et défis de la dynamique de redressement économique et social
Assurer les conditions politiques internes et externes favorables :
- au développement des forces productives matérielles et humaines ;
- à la croissance de l’emploi, le pays fait face à l’immense défi de construire une économie capable d’absorber de manière productive une force de travail instruite, éduquée et de plus en plus féminine ;
- à la satisfaction des besoins croissants de la population en termes de nutrition, de santé, d’éducation, de logement, de mobilité, de bien-être socioculturel, etc.
Répondre aux défis multidimensionnels de l’insertion internationale dans un monde en reconfiguration violente et chaotique et se mettre en phase avec les transformations structurelles de l’économie mondiale, impulsées par la révolution numérique et ses logiques horizontales réticulaires. L’Occident collectif n’est pas prêt à favoriser délibérément l’émergence de concurrents puissants dotés à la fois de grandes réserves de ressources naturelles et d’industries diversifiées.
Les défis :
Sur le plan externe :
- Mettre en échec les plans impérialistes de reconquête néocoloniale et de démantèlement des acquis nationaux arrachés par les luttes du mouvement de libération nationale des peuples.
- Confrontés à la défaite humiliante en Ukraine, au suicide moral avec le génocide en Palestine, à une crise économique structurelle sans issue visible, et à la montée grandissante de l’extrême droite et du fascisme en Europe, les États-Unis, l’Occident collectif et leurs élites politico-médiatiques s’enfoncent dans le déni, affichant le dédain du monde extérieur à l’Occident, représentant les deux tiers de l’humanité, mais aussi celui de leur propre opinion publique.
- Aligné en bloc derrière les États-Unis, l’Occident collectif n’hésite même plus à piétiner l’ordre international et les institutions qu’il a lui-même créées, jetant par-dessus bord ses prétentions universelles.
- Sur la pente d’une perte d’hégémonie irréversible, impuissant à la freiner, en panne structurelle de projet et de vision stratégiques autres que « faire tourner à l’envers la roue de l’histoire », l’Occident collectif est tenté par une sorte de ligne Attila dévastatrice qui rase tout sur son passage : « Si le capitalisme doit mourir, eh bien, c’est toute la planète qui doit y passer ! ».
Dans cette très grande reconfiguration géopolitique violente, agressive et chaotique en cours, et dans le contexte particulier, lourd de menaces et d’aggravation des périls dans notre région arabe et africaine, l’Algérie, par sa position ferme et constante aux côtés du peuple palestinien et des causes justes dans le monde, sa position géopolitique qui fait obstacle aux plans impérialistes dans la région, et par ses richesses énergétiques et minières, se trouve placée dans la ligne de mire de la stratégie impérialiste globale de reconquête néocoloniale et de démantèlement des acquis nationaux arrachés par les luttes du mouvement de libération nationale des peuples.
Sur le plan interne :
Il s’agit essentiellement des défis posés par la réalité objective de notre économie et de ses handicaps historiques, de l’extrême faiblesse de son tissu productif, industriel en particulier, et de ses capacités managériales. En fait, pour tout dire, il s’agit de l’absence encore d’un tissu industriel et entrepreneurial enraciné et d’un État doté de capacités de régulation éprouvées. Plus fondamentalement, il s’agit des défis que pose la rupture avec le statut de périphérie subordonnée du capital global, confinée au rôle de pourvoyeur d’énergie, de marché solvable et de fournisseur de main-d’œuvre qualifiée. Une périphérie surdéterminée économiquement. Près de quatre décennies de démantèlement libéral parasitaire et prédateur ont aggravé les vulnérabilités et les handicaps structurels historiques de l’économie algérienne, hérités de son statut de colonie. L’État doit impérativement se libérer de l’emprise paralysante et destructrice des forces de la prédation et du pillage.
Une exigence impérieuse : l’émergence d’une organisation politique représentative des « courants patriotiques les plus larges » et « des couches populaires et démunies », à l’exclusion des éléments opportunistes et carriéristes présents dans les appareils actuels.
Enjeux des luttes présentes et à venir
Le retour à la stratégie de développement national et de progrès social :
Vers une économie enracinée, entraînée par des activités fortement productives, offrant de meilleures perspectives d’absorption productive d’une main-d’œuvre instruite et qualifiée, nombreuse et de plus en plus féminine, et des possibilités d’innovation et d’accroissement de la valeur ajoutée. Une économie basée sur l’effort endogène d’innovation technique, économique, managériale, institutionnelle et sociale, s’appuyant sur la mobilisation des facteurs scientifiques et technologiques nationaux et capable de répondre aux défis d’un monde en pleine mutation multidimensionnelle.
Collectif « Échos de la vie ici-bas » Alger, le 28 août 2024.