Amokrane H.
La construction d’un front intérieur fort et uni est devenue aujourd’hui une nécessité pressante pour pouvoir protéger la patrie contre toute menace de l’intérieur et de l’extérieur. D’aucuns estiment que le monde de plus en plus fragile est en train de vivre «un moment de bascule historique» du fait de la fragmentation de l’espace géopolitique.
Des politologues rappellent que de grandes menaces se présentant sous diverses formes, à l’instar du terrorisme transfrontalier, du grand banditisme et de criminalité organisée, du narcotrafic et de la migration clandestine, pèsent sur l’Algérie. «Il est plus que nécessaire de renforcer le front intérieur. Un font interne fort et uni est le garant d’une stabilité de l’Etat, de son développement et de son déploiement à l’international», juge le Dr Abdelkader Soufi, politologue. Selon lui, le front intérieur est le baromètre de puissance ou de faiblesse d’un Etat. «Même s’il a une puissance de dépenses considérable lui permettant d’être à l’abri des menaces, tout Etat sera tout de même fragilisé si son front intérieur n’est pas renforcé. Il risque carrément l’implosion d’autant que les nouvelles guerres remplacent les systèmes de menaces traditionnels qui aboutissaient à des guerres classiques entre armées régulières. Aujourd’hui, on outrepasse cette action en créant et en encourageant des troubles au sein d’une nation qui conduiront à sa désagrégation», a-t-il expliqué.
L’expert estime donc que la construction d’un front intérieur fort passerait par le développement et le maintien des valeurs communes d’une nation, ainsi que par la levée de nombreux défis sécuritaires, sociaux, économiques et d’appartenance. «Il faut mettre en place un système éducatif et culturel fort et efficace qui puisse défendre les valeurs communes de l’Etat à même de créer une convergence au sein de la population autour d’idéaux. Il est aussi important d’avoir un niveau de vie décent permettant aux citoyens de mieux vivre leur appartenance, la défendre et faire face aux menaces actuelles qui ciblent tout ce qui est histoire et acquis d’une nation pour fragiliser ses institutions», a-t-il souligné.
Dans ce contexte, le politologue Idriss Attia, professeur en relations internationales à l’Université d’Alger, a indiqué que les défis auxquels le pays est confronté exigent la préservation de l’unité nationale et la défense de la classe moyenne, garante d’un front intérieur fort et uni. «L’approche du président de la République quant à l’élargissement de la classe moyenne s’inscrit en droite ligne de cette vision clairvoyante de vouloir renforcer le front intérieur, à travers la préservation du caractère social, la consolidation des liens sociaux et donc le renforcement du front intérieur où règnent justice sociale, égalité et stabilité», a-t-il affirmé. Dans ce cadre, il relève la justesse des politiques économiques et sociales adoptées par l’Etat visant l’amélioration des conditions de vie des citoyens, entre autres, l’emploi, la hausse des salaires, la couverture sanitaire. Sentence : «Cela aura pour effet de renforcer le sentiment d’appartenance au pays, de cimenter la cohésion sociale et donc d’aboutir à l’implication croissante des populations, synonyme d’un front intérieur fort».
Faire régner la confiance
Abondant dans le même sens, Redouane Bouhidel, enseignant à la faculté des sciences politiques et des relations internationales de l’Université Alger 3, plaide pour la conjugaison des efforts de tous et le renforcement de la cohésion sociale pour faire face aux défis aussi bien extérieurs qu’intérieurs pour préserver l’unité nationale. «Face aux multiples menaces qui pèsent sur notre pays, le peuple a besoin de solidarité et d’entraide pour les surmonter», a-t-il souligné. Il a mis en avant l’importance de sensibiliser les citoyens pour rester vigilants. Selon lui, le contexte international et régional suppose l’unité du pays qui passe impérativement par la cohésion du peuple avec ses institutions.
«C’est la seule garantie pour la préservation de la sécurité du pays», a-t-il martelé. Il a indiqué que le président de la République a bien fait de s’adresser aux citoyens d’une manière directe et claire en usant d’un langage simple, notamment quand il a évoqué l’aspect social, annonçant la poursuite des programmes de logements, l’amélioration du pouvoir d’achat et l’augmentation des salaires. «Les déclarations du chef de l’Etat sont de nature à rassurer les citoyens et faire régner la confiance», a-t-il soutenu. Il a indiqué qu’en tant que premier magistrat du pays, le président de la République est dans son rôle le plus absolu d’insister sur la consolidation de la cohésion sociale pour faire face aux défis de l’heure dans un contexte international en constante évolution, nécessitant la mobilisation de tous.
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