Réunion du Conseil des ministres arabes de la santé : Les propositions de l’Algérie adoptées

Les propositions retenues lors de la 58e session du Conseil des ministres arabes de la Santé, qui s’est clôturée ce mardi à Alger, ont été adoptées à l’unanimité à la clôture de la 58e session du Conseil des ministres arabes.
A l’issue de cet évènement, il a été décidé notamment la création d’une Agence arabe pour le développement de la santé et d’un Centre arabe de coopération et de recherche sur le VIH, pour renforcer la coopération en matière de santé. Outre ces deux propositions de l’Algérie, les travaux du conseil de l’exécutif des ministres arabes de la Santé se sont soldés également par l’adoption de la proposition de l’Egypte concernant la réalisation d’une Agence arabe du médicament, ainsi que la création d’un centre arabe de recherche en santé et en laboratoire, qui portera le nom de Centre arabe de santé publique.
Intervenant, à la fin des travaux le ministre de la Santé,  Abdelhak Saïhi, a affirmé que «toutes les propositions de l’Algérie ont fait l’unanimité, notamment la création d’une Agence arabe pour le développement de la sécurité sanitaire, dont le siège sera implanté à Alger». A ce propos, il a fait savoir que «les plaidoiries se poursuivront demain, et je pense que tous les pays arabes aspirent à ce que l’Algérie retrouve son rang sur la scène internationale et à la mise en avant du rôle central de l’Algérie dans ce domaine». Interrogé sur la concrétisation des décisions sur le terrain, le ministre s’est montré rassurant précisant qu’«il y a des applications de la Ligue arabe pour veiller justement à leur mise en œuvre». D’autres propositions ont été également adoptées, notamment celle de l’Arabie saoudite, quant à la nomination du personnel de la santé qui a combattu la Covid-19 de «martyr de la santé».
Pour Saïhi  «la rencontre témoigne d’une volonté politique sincère de prendre en charge les  questions et les préoccupations arabes, dans une stratégie et une vision commune, tout en veillant à éliminer les obstacles entravant l’action arabe commune». Pour lui, il est plus que nécessaire de serrer les rangs, en conjuguant les efforts. «Nous devons également tendre la main à la Ligue des États arabes, en tant que principal moteur de l’action arabe commune pour mener à bien sa mission», a-t-il insisté. De ce fait, il a estimé que la réalisation des objectifs tracés «passe inévitablement par le renforcement des relations entre pays arabes et l’élargissement de l’espace de coopération et de prise en charge de nos intérêts vitaux». Il s’est dit, ainsi, satisfait du processus de réformes entreprises simultanément dans le monde arabe, mettant à contribution les connaissances et les expériences acquises. Saïhi a, dans ce contexte, évoqué les avancées enregistrées en Algérie, affirmant que «les pouvoirs publics accordent un intérêt particulier à la modernisation de tous les établissements sanitaires». Il a rappelé, dans ce sillage, la généralisation de la numérisation à tous les hôpitaux, en vue d’assurer une prise en charge optimale aux citoyens et un renforcement des unités de proximité.
L’autosuffisance sanitaire possible
Le ministre de la Santé et de la Population de l’Égypte, chef du bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de la Santé, Khaled Abd El Ghaffar, a salué les efforts de l’Algérie pour réussir ce rendez-vous important, au regard du contexte actuel, où les crises sanitaires se posent comme une réelle menace à la santé publique. Il s’est réjoui ainsi de la synergie existante entre les ministres de Santé arabes, ayant permis de sortir avec des résolutions susceptibles de répondre aux préoccupations des populations arabes. «Parmi les 23 questions débattues, nous avons opté pour les décisions qui servent l’intérêt sanitaire et sociale du citoyen arabe en général, particulièrement en prenant en considération la pandémie survenue en 2019, ayant engendré des pertes humaines outre l’impact économique». Et d’ajouter que cette expérience de crise sanitaire a révélé que la coopération entre pays a permis de contrecarrer le virus. De même que plusieurs décisions ont été votées pour venir en aide et offrir un soutien aux pays en difficulté, comme la Syrie, frappée par un séisme cataclysmique, et le Liban, qui fait face à une crise économique sans précédent, ainsi que la Palestine.
Le ministre égyptien est revenu sur le rôle important joué par les professionnels de la santé, soutenant l’adoption de la stratégie pour l’avancement de la profession d’infirmière et de sage-femme. Il a estimé que la création d’un Centre arabe de coopération et de recherche sur le virus VIH outre la création de centres de coopération pour les États membres assureront un suivi de qualité des politiques de santé liées au suivi et au traitement. Le ministre égyptien a mis en avant les compétences humaines et les capacités matérielles qui peuvent garantir l’autosuffisance en matière de médicaments. De son avis, «la pénurie des thérapeutiques, à laquelle fait face la majorité des pays arabes, n’est que la résultante d’un manque de coordination et d’échange». Car, argumente Khaled Abd El Ghaffar, «tous ces pays enregistrent des progrès notables dans le secteur de l’industrie pharmaceutique et chacun est performant dans un domaine précis. Ils peuvent être complémentaires et éviter de s’approvisionner chez des pays étrangers».
A ce propos, il s’est attardé sur les potentialités de son pays dans l’industrie pharmaceutique, affirmant qu’il fabrique plus de 95% des besoins du marché local. A partir de là, il considère qu’il est aisé d’en finir avec les insuffisances récurrentes en médicaments, surtout avec la nouvelle stratégie des pays, qui s’orientent vers la réalisation des médicaments vitaux et les traitements bio-ciblés, qui coûtent des budgets conséquents à l’import. Il a, dans un autre volet, insisté sur l’importance du tourisme médical entre pays arabes et son impact positif, au vu des grandes capacités concurrentielles et de développement de la stratégie arabe.
Samira Azzegag
 
 
 
La secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe : Intensifier la recherche médicale interactive

Intervenant en marge des travaux, de la 58e session du Conseil des ministres arabes de la Santé,  la secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe et cheffe du département des affaires sociales, Haïfa Abu Ghazaleh, a indiqué que «tous les efforts consentis ont un seul objectif, à savoir consolider la coopération entre pays arabes et prendre en charge les obstacles et les défis éventuels auxquels les pays arabes font face, à la lumière du contexte actuel, marqué par une incertitude et une instabilité sanitaires. De son avis, il est «impératif de consolider la coopération, en créant des organisations et des organismes, afin d’intensifier la recherche médicale et l’échange d’expériences, en vue de garantir la sécurité sanitaire et par ricochet sociale». Et de souligner que «les expériences sanitaires sont une ligne directrice, pour lutter contre toute urgence sanitaire qui s’impose».
S. A

horizons.dz

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