C’est dans un contexte de relance de l’économie algérienne qu’intervient la 55e édition de la foire internationale d’Alger, dont le coup d’envoi a été donné hier par le président de la République.
Reçu à son arrivée par le premier ministre Nadir Larbaoui, par le chef d’état-major de l’ANP le général d’armée Saïd Chanegriha et par le président du conseil du renouveau économique algérien, Kamel Moula, le chef de l’Etat a fait un détour par plusieurs stands des participants nationaux et étrangers à la foire international d’Alger.
La tournée du président a commencé par le stand de la Turquie, invitée d’honneur de la 55e édition de la FIA où il a écouté un exposé sur les différentes sociétés turques participant à la foire, en présence du vice-président de la République de Turquie, Cevdet Yilmaz.
Le président de la République a fait une halte remarquée au stand de l’Italie. Echangeant avec Alberto Cutillo l’ambassadeur italien à Alger, Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué d’évoquer les relations exceptionnelles liant les deux pays. « C’est moi qui vous remercie pour tout ce que vous faites avec nous », a dit le président à l’ambassadeur d’Italie. Le chef de l’État a d’ailleurs cité l’exemple du projet d’investissement italien prévu dans la wilaya de Timimoun pour la production de céréales. Le président l’a d’ailleurs qualifié de « nouveau-né ».
Interrogé par le représentant italien si sa dernière visite en Italie à l’occasion de la tenue du G7 s’est bien passée, Abdelmadjid Tebboune a répondu sourire aux lèvres qu’il avait apprécié son séjour à Bari. « Oh très bien, comme toujours », a-t-il confié.
Au stand du MDN
«Envoyer 2 ou 3 hôpitaux de campagne à Ghaza»
Le président de la République s’est ensuite arrêté au stand de l’Etat de Palestine, où il a reçu des explications sur les industries palestiniennes, notamment concernant la société pharmaceutique Beit Jala, fondée en 1944, soit quatre ans avant la création de l’entité coloniale sioniste.
Abdelmadjid Tebboune a justement eu une pensée particulière pour la Palestine lors de son arrêt au niveau du stand du ministère de la défense nationale où il a écouté un exposé sur l’hôpital militaire de campagne.
Le président a interrogé les représentants du MDN sur la possibilité de construire ce genre d’hôpitaux et en combien de temps. « Ce serait bien qu’il y ait deux ou trois hôpitaux algériens de ce genre dans la bande de Ghaza », a, ainsi, suggéré le président de la République après avoir eu la réponse qu’il était possible de les monter en quinze jours.
«Tenez-vous prêt pour Gara Djebilet»
Toujours dans le stand du MDN, Abdelmadjid Tebboune a écouté un exposé sur l’industrie automobile militaire. Cette fois-ci, c’est à Gara Djebilet que le président a pensé. « Pour Gara Djebilet, nous avons besoin d’un village minier dès l’entrée en exploitation, donc préparez-vous », a ainsi exhorté le président.
Alors que les résultats dans le domaine industriel sont très encourageants, Abdelmadjid Tebboune a choisi de rendre visite à deux entreprises algériennes leaders dans leur domaine, à savoir Cevital pour l’agroalimentaire et Condor dans l’électroménager.
Au stand de Cevital
«Il faut arriver à produire 2 à 3 millions de tonnes de graines à triturer»
Au stand de Cevital, le président a reçu des détails sur l’huile 100% algérienne que le groupe a commencé à produire cette année à partir de graines récoltées et triturées localement. « Formidable », a lâché fièrement Abdelmadjid Tebboune, qui s’est toutefois permis une petite remarque bienveillante sur l’emballage. « Il faut soigner quand même… », a-t-il ajouté.
Le chef de l’Etat a évoqué les perspectives d’exportation pour la filière de l’huile de table. « Il faut arriver à produire entre 2 et 3 millions de tonnes de graines à triturer. A ce moment-là, il n’y aura plus de restrictions pour l’exportation d’huile. On libérera totalement vers les pays voisins, vers les autres. On n’importera plus », a promis le président, ajoutant que la production locale va permettre « un boom dans la production de l’aliment de bétail ».
Au stand de Condor
«Dans 10 ans, vous allez créer la révolution»
Chez Condor, Abdelmadjid Tebboune a pronostiqué un avenir radieux pour l’entreprise dans le domaine de l’électroménager, notamment dans la production de compresseurs localement avec une durée de vie de 10 ans. « Dans dix ans, vous allez créer la révolution », a prédit le président.
Il s’est ensuite permis une petite parenthèse technique évoquant l’obsolescence rapide programmée des produits industriels. « Les Algériens achèteront votre produit, car il ne tombe pas en obsolescence jusqu’à cinq, six ans pour vieillir et avoir des défaillances. Vous allez être critiqués pour ça », a déclaré le président.
De son côté, le PDG du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, a annoncé dans son échange avec le chef de l’Etat que sur les 4,5 millions de produits fabriqués par Condor, 3,3 millions sont dirigés vers l’exportation, ce qui représente environ 70%.
Zine Haddadi
