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Dans les années 40, une série d’expériences sur des groupes d’étudiants noirs et des groupes d’étudiants blancs a été conduite par les psychologues Preston et Bayton, puis MacIntosh.
Elle consistait à soumettre à l’un et l’autre groupe un problème auquel ils devaient proposer des solutions. On communiquait ensuite à un groupe les prétendues résultats (donc fictifs) de l’autre groupe.
Toutes les expériences menées sur les différents groupes testés ont conduit au même résultat : les sujets noirs considéraient leurs travaux comme inférieurs à ceux des blancs, tandis que ces derniers estimaient les leurs supérieurs.
Ainsi est-ce ce même complexe qui semble animer certains de nos concitoyens, par exemple, dans leur préférence des produits étrangers à ceux fabriqués localement (médicaments de laboratoires étrangers plutôt que Saidal, pour le cas algérien par exemple, etc).
Parmi les maux qui accablent nos nations, la colonisation mentale est sans doute la plus grande arme de destruction massive pour réduire à néant toute velléité de développement du continent. Et celui-ci étant le moins avancé du globe, il n’y a pas loin à considérer ce complexe comme un syndrome africain.
Or dans ce monde despiritualisé, matérialiste où l’homme ne vaut que par ce qu’il possède, les démunis sont méprisés. Ce que l’on prend alors pour du racisme n’est autre que le rejet d’un certain type de population représentant l’échec de la société.
Les émirs du golfe ou les stars noires américaines, pour lesquels on déroule le tapis rouge partout dans le monde, ne sont pas représentatifs des groupes auxquels ils appartiennent. Le noir et l’arabe moyen continueront à tenir le bas du pavé tant qu’il se verront à travers les yeux des occidentaux.
Le « racisme » est donc d’essence sociale ou de classe. Les ressortissants des pays de l’est (Roumanie, Moldavie, etc), pourtant européens et blancs ne semblent pas avoir bonne presse auprès des opinions publiques occidentales.
Toutefois s’il est au moins une leçon que notre histoire nous a enseignée, notamment nos mouvements de libération, c’est qu’il n’y a pas de fatalité, et qu’il n’existe aucune condition immuable, aucune difficulté qu’un peuple uni, déterminé et ayant foi en sa cause ne puisse surmonter.
D’ailleurs notre histoire a connu de grandes civilisations : l’Égypte pharaonique, l’empire du Ghana, du Mali ou le rayonnement des centres scientifiques et culturels du Maghreb au Moyen Age. Il appartient à nos élites de réhabiliter cette histoire, de l’enseigner à notre jeunesse et de lui faire confiance pour refonder un nouveau modèle de développement et un système social issus des valeurs, des traditions et des cultures africaines. Nos héros, nos penseurs et hommes de lettres, symboles panafricains (Lumumba, Sankara, Boumediène, etc), et autres artisans de nos luttes d’indépendance, doivent, de la même manière, figurer en bonne place dans les manuels scolaires de tous les pays de l’Union.
Or celle-ci, pour peser dans les relations internationales, n’a d’autre option que d’afficher une unité sans faille pour la défense de ses intérêts. Une des priorités des membres sera donc de neutralier les « États-chevaux-de-Troie » de l’impérialisme et proscrire les discours semant la discorde et la division au sein de l’Union. Il faut garder à l’esprit que les états néocoloniaux mettront tout en oeuvre pour que cette force africaine ne voie jamais le jour, et qu’ils ne sont pas étrangers à ces machinations.
La coopération du Mali et de l’Algérie, par exemple, qui représente la plus grande menace pour les intérêts de certaines puissances occidentales, ne connaîtra pas un moment de répit. D’ores et déjà, l’accord d’Alger subit des attaques et des critiques infondées, combien même il a permis de réunir autour d’une table les différents groupes belligérants et nonobstant l’engagement personnel du président de la république algérienne quant à l’intégrité territoriale du Mali (qui du reste, rappelons-le, est dans l’intérêt de l’Algérie à plus d’un titre).
D’aucuns véhiculent des discours racialistes prétendant essentialiser des peuples entiers et les présenter comme intrinsèquement racistes, quand d’autres veulent exhumer un passé esclavagiste, oubliant d’une part que des empires, tel celui du Mali ou encore l’empire mauritanien des Almoravides qui s’étendait du Sénégal à l’Espagne, sont nés et ont connu leur essor de l’interaction avec l’islam et les Arabes.
D’ailleurs, l’islam s’étant très vite propagé en Afrique subsaharienne, les corsaires (essentiellement Algériens, il faut le reconnaître) partirent razzier les contrées européennes jusqu’aux côtes scandinaves car non musulmanes, d’où les individus à peau blanche et chevelure blonde ou rousse (pour ceux dont les ancêtres ont été razziés en territoire écossais par exemple), que l’on retrouve dans certaines régions du nord de l’Algérie.
Certains auteurs recensent à plus d’un million de personnes cette traite d’esclaves blancs durant la période musulmane, mais il est probable que ce chiffre soit bien plus élevé. D’autres historiens croient voir dans ce type de trafic un intérêt particulier des marchands arabes pour les esclaves à peau blanche.
En réalité, il est bien plus plausible que l’on ait interprété la déclaration suivante du 2ème calife de l’Islam, Omar ibn al-Khattab (584-644), soit la plus haute autorité de l’Islam, comme une interdiction de l’esclavage : « Depuis quand vous attribuez-vous le droit de réduire en esclavage des hommes, alors que leur mère les a engendrés libres ? ». Celui-ci s’inspirait du verset coranique (sourate 49, verset 13) : « ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus afin que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous auprès d’Allah est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur »
Bien entendu, les marchands arabes en firent une autre interprétation et se lancèrent au commerce des esclaves non musulmans, essentiellement européens. Ainsi certaines voix, constatant qu’il n’existe que très peu d’individus noirs dans les régions septentrionales de l’Afrique du Nord (il y a des populations noires, notamment au centre et au sud de l’Algérie par exemple), ont échafaudé des théories farfelues de castrations de masse et systématiques des esclaves noirs.
Or débarrassée des 5ème colonnes ainsi que de ces discours haineux visant le séparatisme entre peuples frères et voisins, l’Union Africaine sera plus à même de mettre en commun tous les moyens dont elle dispose pour établir des accords et des partenariats entre les états membres à leurs plus grands bénéfices.
Les domaines de coopération sont innombrables, notamment dans les infrastructures (routes, ponts, tunnels, chemins de fer, aéroports, ports, centrales électriques, stations d’épuration, de dessalement, etc). Chaque État de l’Union a des compétences dans chacun de ces secteurs, il suffit de les mettre en commun pour réaliser les projets prioritaires. Et pourquoi pas créer une entreprise africaine, filiale de grandes sociétés nationales.
A cet effet, il s’agira de spécialiser une banque africaine dans ce type d’investissement et, l’Afrique étant un continent riche, le remboursement ne devrait pas poser problème. Il s’agira d’adosser cette banque à une « bourse africaine » des matières premières où l’UA pourra négocier les prix, une sorte « d’OPEP des ressources naturelles » pour que les prix restent stables. Ainsi, cette institution permettra d’accompagner le développement de certaines régions accusant de graves déficits, qualifiées de zones d’ombre par les officiels algériens.
Pour ce qui est des travailleurs clandestins, il s’agira, étant donné l’immensité de la tâche à accomplir pour le développement du continent, de les régulariser et d’octroyer des certificats de travail temporaire, renouvelables, en association avec les ambassades et consulats des pays respectifs. Un bureau, au sein de ces institutions, pourrait être ouvert pour orienter les travailleurs vers les pays demandeurs, par exemple. Ceci permettrait d’une part d’éviter que les travailleurs au noir soient exploités et donc de préserver leur dignité et d’autres part ils pourraient bénéficier d’une couverture sociale en cas d’accident. Celle-ci devra être assurée par le pays hôte en collaboration avec les pays d’origine et avec l’aide d’institutions africaines qui devront être créées pour la surveillance et le contrôle des conditions de travail et d’accueil des différents ressortissants.
L’argent étant le fuel de l’économie et de son développement, une banque spécialisée dans les prises de participation ou de rachat de sociétés occidentales devra voir le jour assez rapidement, notamment dans le contexte actuel, où un grand nombre de ces sociétés se trouve en difficulté.
La santé revêt également un caractère d’une extrême importance notamment au regard de la crise de pandémie de covid que le monde a connue. Concernant ce volet, l’UA doit adopter une politique commune pour la surveillance, la prévention, le contrôle et l’éradication de certains maladies (chroniques, et autres) et pour lutter efficacement contre les épidémies. Il s’agira pour l’organisation africaine :
– de créer ou d’aider à la création de laboratoires de recherche, de bourses pour la formation des personnels médicaux,
– de favoriser la coopération pour le transfert des cas complexes qui ne peuvent être pris en charge localement,
– établir une cartographie sanitaire pour identifier les régions dépourvues de couverture sanitaire et leurs besoins (en médicaments, appareils et personnels de santé, etc),
– créer une agence ou centrale des médicaments pour l’approvisionnement des régions démunies ou ayant subi des crises sanitaires.
Dans le registre sécurité alimentaire, le continent dispose de vastes étendues et de divers climats lui permettant d’assurer un approvisionnement en quantité suffisante pour l’ensemble de ses populations et au-delà. Il s’agira toutefois :
– d’établir des normes (pesticides, engrais, etc) pour préserver la santé des Africains
– créer une agence pour la prévention des risques environnementaux, et des bourses pour la formation des personnels de contrôle, etc
La recherche spatiale est un autre secteur stratégique à développer. Primordiale à plus d’un titre, elle représente un levier de croissance important au regard de ses diverses applications et de ses considérables retombées. Symboles de réussite technologique et scientifique, la conception et le lancement de satellites (de communication, de recherche) par les compétences africaines permettront de créer un système de radionavigation et de géolocalisation (un GPS africain) afin d’assurer l’indépendance de l’UA dans le domaine de la communication et d’améliorer la connectivité du continent. Le ciel africain doit également revenir en priorité aux chercheurs africains. Ainsi un réseau africain constitué de laboratoires de recherche spatiale et d’observatoires astronomiques devra voir le jour.
Il y a bien d’autres domaines de coopération que les « États-Unis d’Afrique » peuvent explorer et développer. La coopération culturelle, au vu des diversités et de l’immensité du continent, offre par exemple d’extraordinaires opportunités aux artistes de tous nos pays à l’occasion de festivals de musiques africaines (folklores, musiques modernes, etc), de cinéma, théâtre, littérature, etc.
Ainsi ce renouveau africain, au lieu que nous avons été jusqu’ici la 5ème roue du carrosse et à la traîne du développement, fera de notre continent une force de proposition dans l’avènement de ce monde multipolaire qui se dessine et un des leaders.
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Merciiiiiiiiiiiiiiiiii texte hayel