En Algérie, Giorgia Meloni débute sa « visite amicale ». C’est le titre du moins inamical de « Jeune Afrique » ouvrant ainsi son éditorial du 23 janvier pour saluer, à la française, la venue de la première Italienne. Elle est la dernière dirigeante européenne en date à se rendre en Algérie depuis l’invasion de l’Ukraine annonce-t-il, non seulement pour jeter l’anathème sur cette visite, mais aussi pour discréditer l’Algérie aux yeux de l’opinion européenne en l’associant au conflit ukrainien qui ne concerne nullement notre pays. Ce « makhnez » médiatique, épousant à tire-larigot les thèses malicieuses du Makhzen, ne lésine absolument pas sur les mots pour fustiger et blâmer cette arête de poisson qu’il a indéfiniment en travers de la gorge. Un média intègre aurait souligné le caractère spécial et tout à fait symbolique de cette visite, toute première, que la cheffe du gouvernement italien effectue depuis sa nomination. En effet, sa première sortie, elle l’a dédiée à l’Algérie pour signifier la place importante que celle-ci occupe dans la stratégie politique et économique de l’Italie.
Cette rencontre très importante s’inscrit dans le cadre bilatéral qui ne cesse de s’approfondir depuis la visite de son excellence le président de la République en Italie qui a fait de ce pays « Le cheval de Troie » romain pour un pied-à-terre en Europe entière. L’Algérie fait de Rome sa plaque tournante pour pénétrer le marché européen par son portail le plus sensible et le plus large. En effet, l’énergie qu’elle soit d’origine fossile ou renouvelable constitue le fer de lance de la nouvelle stratégie algérienne qui prend en considération la levée de boucliers dans le monde et particulièrement en Europe quant à l’utilisation de la première. L’Algérie doit prendre en considération les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et se mettre au diapason des nouvelles lois et règlementations européennes définissant la production de l’énergie et son utilisation sur le moyen et le long terme afin de mettre fin aux nuisances causées à l’écosystème.
La combustion des énergies fossiles contribuant au réchauffement climatique, l’Algérie doit se tourner impérativement vers la production de l’énergie renouvelable en mettant à profit ses atouts considérables dans ce secteur, et axer ses efforts sur le développement de l’énergie solaire, thermique et éolienne. Le monde penche vers la généralisation de l’utilisation de l’énergie renouvelable. À l’impact sur l’environnement, s’ajoutent les conséquences graves sur la santé humaine. Les recommandations des organismes spécialisés de l’ONU vont dans ce sens pour encourager les pays à mettre en œuvre des politiques pour réduire la production et l’exploitation de l’énergie fossile. En septembre 2022, plusieurs organismes et ONG spécialisés dans la santé chapeautés par l’OMS ont appelé à l’élaboration d’un traité de non-prolifération des combustions fossiles.
« L’addiction moderne aux énergies fossiles n’est pas seulement un acte de vandalisme environnemental. Du point de vue de la santé, c’est de l’autosabotage », a ainsi déclaré dans un communiqué le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Dans ce contexte, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a évoqué la réalisation d’un nouveau gazoduc reliant l’Algérie et l’Italie pour exporter outre le gaz, l’électricité, l’ammoniac et l’hydrogène. D’ailleurs, l’accord relatif à son étude et à sa réalisation a été signé entre les deux parties. Cela dénote de l’importance extrême de ce projet qui érigera l’Italie en un pôle exclusif de distribution de ces produits énergétiques en Europe tout en confortant l’Algérie en tant que fournisseur sûr et fiable concourant à la sécurité énergétique européenne.
N’en déplaise à certains, madame Meloni a souligné l’importance de sa visite de travail et d’amitié en Algérie en déclarant que dans la crise énergétique actuelle que traverse l’Europe, l’Algérie est bien placée pour devenir un leader énergétique en Afrique et dans le monde. Elle a fait savoir également que son pays souhaitait diversifier son partenariat avec l’Algérie, notamment dans les domaines des infrastructures numériques, des communications, de la biomédecine, de l’industrie et des énergies renouvelables. La visite de Madame Meloni va certainement faire des petits. Des sociétés et autres entreprises européennes vont prendre le pas et sonner à la porte algérienne donnant une Silicon Valley africaine aux étendards de l’Algérie.
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merciiiiiiiiiiiiiiiii pour votre précieuse contribution