Par Abdou Bennabou
Que la providence préserve le peuple français de ces va-t-en-guerre candidats aux primaires des élections présidentielles qui lundi soir sur une chaîne de télévision ont produit la démonstration d’une étroitesse d’esprit sans conformité avec la réalité. Abordant le sujet de l’immigration, la plupart se sont presque laissés aller qu’au cas où ils résideraient à l’Elysée, ils érigeraient des murs le long des frontières. Curieusement c’est l’Algérie qui a été mise en avant jusqu’à faire brandir par l’un d’eux qu’il s’appliquerait à instituer la règle du «zéro visa». L’exagération des intentions cadre avec l’air du temps et l’on est navré de constater que des hommes rodés à la politique soient enclins à avoir recours à des envols verbaux sans réelle consistance et sans égards pour tout ce qui a lié l’Algérie et la France jusqu’ici.
Dans plusieurs domaines, près de 200 entreprises françaises activent sur le sol algérien. De l’agroalimentaire, en passant par une dizaine de banques jusqu’à l’hôtellerie haut de gamme, les sociétés françaises ont l’air de bien se porter. Mais on imagine le malaise que provoquent en leur sein les intentions guerrières de ceux qui ont la prétention de veiller aux intérêts de leur pays. Les intentions annoncées démontrent que l’histoire des visas est un mauvais conte d’autant jusqu’au président Macron lui-même qui s’est aventuré à certifier que les restrictions toucheraient en premier lieu les responsables algériens. Prétendre lutter contre l’émigration clandestine en utilisant l’arme du visa est d’une inconséquence certaine tant il est certain que la majorité des demandeurs ne sont pas disposés à s’installer en France et les autorités françaises gagneraient à mieux appréhender leurs profils.
Il restera l’autre grand pavé. Plus de 3 millions de binationaux vivent en France soit 5% de la population. Montrés du doigt et stigmatisés, ils auront leur mot à dire dans ces pérégrinations politiciennes. Leur influence sur la vie française est indéniable par leurs multiples aspects et sont capables de redresser les données.
Pour le bien des deux peuples algérien et français, pour éviter de sérieuses turbulences, il est à espérer que les engagements pris par la droite française ne sont qu’une fumée sans feu dégagée pour une séduction électorale.
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