Par Rachid Malik
Publié lundi 2 août 2021
Cette catégorie a démontré de quoi elle en est capable, le mérite et la compétence sont là, nul ne peut remettre en cause le professionnalisme et la compétence de cette frange en phase avec les sciences médicales et leurs avancées prodigieuses de par le monde.
Depuis l’apparition de la pandémie de la covid-19 en Algérie et à nos jours, les blouses blanches sont aux avant-postes. Le corps médical et paramédical ont prouvé qu’ils sont d’une témérité et d’un stoïcisme hors de commun.
L’armée blanche s’est engagée dans cette « guerre » contre un ennemi invisible, mais aussi contre un autre qui est visible, à savoir l’ingratitude des pouvoirs publics et l’incivilité et du manque de citoyenneté drastique chez un nombre important d’Algériens et d’Algériennes qui tournent le dos au protocole sanitaire et se règles.
Cette frange de professionnels dans le secteur de la santé publique en général, a fait preuve de professionnalisme indescriptible, et d’une bravoure inégalée, et d’un sacrifice qui témoigne du sens élevé de l’abnégation de cette corporation digne de ce nom.
Cette corporation a perdu 44 de ces meilleurs médecins et de paramédicaux en un mois depuis le regain frénétique de la troisième vague du virus. Les blouses blanches ont été les premiers à subir les fatras et les dangers de cette maudite pandémie, les chiffres sont ahurissants concernant les victimes de ce corps à cause de la pandémie de la covid-19, le chiffre frôle et dépasse la centaine de victimes.
L’engagement et le courage de cette armée blanche ont participé dans le maintien des hôpitaux en état de fonctionnement sans arrêt. C’est grâce au corps médical et paramédical que nos hôpitaux n’ont pas connu l’effondrement et la déroute. C’est dire que nos médecins et nos infirmiers et des agents auxiliaires ont su relever le défi à leur corps défendant.
Cette catégorie a démontré de quoi elle en est capable, le mérite et la compétence sont là, nul ne peut remettre en cause le professionnalisme et la compétence de cette frange en phase avec les sciences médicales et leurs avancées prodigieuses de par le monde.
Cette catégorie a besoin de la reconnaissance, mais pas celle des « honneurs » formels et pompeux et pétris de démagogie. Cette corporation a été tant maltraitée et humiliée par les semblants de décideurs qui les ont traité comme un chiffre et dans certains cas comme une valeur marchande.
Il est temps que ce secteur retrouve son aura de jadis, celui d’une corporation dont le statut ne devrait pas être objet de risque de précarisation et de paupérisation comme c’est le cas aujourd’hui.
La santé publique doit être recentrée en lui déployant tous les moyens financiers, techniques et scientifiques dans le cadre d’une formation continue et en phase avec les nouvelles connaissances que cette discipline est en train d’engranger de par le monde.
L’Etat doit revoir sa stratégie inhérente à la santé publique, il ne faut pas la concevoir comme un marché où le profit et la logique éhontée du libéralisme seront prédominants.
La marchandisation de la santé publique a provoqué une situation catastrophique dans les hôpitaux au point où la notion et la mission de la santé publique ont été sacrifiées sur l’autel d’un mercantilisme putride et une privatisation sauvage avec des conséquences gravissimes sur la santé des Algériens et des Algériennes qui ne peuvent plus aujourd’hui se soigner en bonne et due forme comme c’était le cas il y a de cela une quarantaine d’années.
La réforme de la santé publique a été utilisée comme argutie pour sacrifier ce patrimoine étatique névralgique et en rapport avec les couches larges et les démunis de la société. Aujourd’hui et plus que jamais, l’Etat doit redonner à la santé publique sa place de choix, il y va de la sécurité nationale et de la pérennité de l’Etat national. Le système de la santé publique doit être aussi la quintessence d’une démarche où le médecin et toute la corporation y’ afférente soient impliqués dans la mise en place d’une médecine de qualité et qui répond aux besoins vitaux en matière de soins et de prise en charge médicale des pans entiers de la société. Mais cela ne peut se faire si la corporation est marginalisée et minorée par des salaires de disette.
La pandémie de la covid-19 a eu au moins le « mérite » de révéler le bricolage et les visées des adeptes du libéralisme débridé et leur entreprise compradorienne de tout saborder et de tout brader y compris le secteur de la santé publique.
Rachid Malik