Source: www.thecasbahpost.com
Au cœur de la chaine montagneuse du Hoggar dans le Sud du Sahara algérien, se dresse la ville de Tamanrasset, capitale des Touaregs du pays. Ville cosmopolite au confluent d’importantes routes du commerce transsaharien, Tamanrasset est indissociable du blues touareg.
Le blues touareg (aussi connu sous le nom de desert blues ou de tichoumaren) est un genre dérivé du blues afro-américain et de la musique traditionnelle touareg. Comptant également des influences issues d’autres courants musicaux, le blues touareg a été forgé par les revendications touarègues.
Chanté en tamahaq et tamasheq (des variantes du tamazight), le blues touareg emprunte souvent à l’assouf, le registre de la nostalgie et de la solitude.
Tamanrasset détient alors une place incontournable dans l’histoire du genre musical. En effet, la ville a attiré de nombreux citoyens des pays environnants, y compris du Niger, du Burkina Faso, ou encore du Mali suite aux répressions de 1963 et aux sècheresses de 1972.
Parmi eux, on compte notamment Ibrahim Ag Alhabib, Hassan Ag Touhami et Inteyeden Ag Ablil, les membres fondateurs du groupe précurseur de blues touareg, Tinariwen. Le groupe a pendant des années élu domicile dans la capitale des Touaregs d’Algérie et c’est dans la ville que le groupe est né. Il en est de même pour le groupe originaire de Kidal, Tamikrest, formé en 2006 à Tamanrasset.
« Tamanrasset n’est pas un lieu d’exil. Notre désert et là et elle a toujours été une ville tamasheq. Donc en vivant au sein de ma communauté, je peux en parler, exprimer ses peurs, ses doutes et sa souffrance. Elles sont les miennes aussi. »
Tamanrasset a également vu la naissance plus récemment de groupes originaires de la cité du Hoggar, à l’instar de Imarhan dont le premier album a fait une entrée remarquée en 2016 et de Afous d’Afous dont le morceau Tarhanine Tegla a connu un succès important.
Cette nouvelle vague de blues touareg expérimente avec des genres musicaux aussi variés que le funk, le disco et le reggae et assure, tout comme ses prédécesseurs un lien entre les traditions musicales touarègues et les sonorités modernes.
« Pour sauvegarder les traditions, il est important de les faire évoluer. Chaque génération doit jouer ce qui lui est vrai et aujourd’hui à Tamanrasset, il y a un réel mélange de tradition et de modernité. Notre musique est le miroir de notre communauté. »
Tout comme l’oasis de Djanet, la particularité de Tamanrasset se trouve dans la riche culture touarègue de ses habitants et dans sa diversité dynamique. Le blues du désert continuera de faire entendre la voix d’un peuple au delà des frontières et de mêler les genres pour perpétuer les traditions des Kel Tamasheq.
Photo : Groupe Imarhan de Tamanrasset
3 comments
wawwwwwwwwwwwwwwwwwww , wawwwwwwwwwwwww …..& wawwwwwwwwwwwwwwww
Le premier et le troisième morceaux m’ont mis dans tous mes états (ivresse)
« Pour sauvegarder les traditions, il est important de les faire évoluer. Chaque génération doit jouer ce qui lui est vrai et aujourd’hui à Tamanrasset, il y a un réel mélange de tradition et de modernité. Notre musique est le miroir de notre communauté. » Merci Moussa Ben Abderahman car c’est exactement ça qu’il faut faire.
Hope l’artiste MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII
C’est vraiment envoutant cette musique, et de plus c’est bien de chez nous. Il y a de quoi en être fiers!
Restera toujours un regret que de voir ce bijou de l’Algérie, qu’est notre Sud avec ses paysages et sa richesse culturelle, méconnu du reste du monde.
Musique qui va droit au cœur, j’ai eu la chance de parcourir le sud de notre belle Algérie, en une fraction de seconde j’y étais de nouveau, le cœur bien en pleurs de ne pas pouvoir y retourner encore.nous avons une richesse culturelle immense qu’i faudra promouvoir un jour.
Merci pour ce partage
bonne continuation……….